Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Alexandre Dumas, auteur du Grand dictionnaire de cuisine
Le célèbre romancier est davantage connu pour Les trois Mousquetaires ou Le Comte de Monte- Cristo que pour sa contribution à la littérature gourmande. Cet amoureux de la bonne chère (à laquelle il doit son imposant embonpoint) n’hésite pas à se mettre lui-même aux fourneaux pour créer des recettes originales. En 1873, soit trois ans après sa mort, est publié l’ultime ouvrage d’Alexandre Dumas. Ce n’est ni un roman ni une pièce de théâtre mais un Grand dictionnaire de cuisine.
Références historiques et anecdotes truculentes
Le monumental recueil — il compte 1 200 pages — commence par ces mots : « L’homme reçut de son estomac, en naissant, l’ordre de manger au moins trois fois par jour, pour réparer les forces que lui enlèvent le travail et, plus encore, la paresse. […] Mais quelque part que l’homme soit né, il faut qu’il mange. […] Sauvage, il mange par besoin. Civilisé, il mange par gourmandise. »
En suivant l’ordre alphabétique, comme il se doit dans tout dictionnaire, Dumas propose des notices sur différents aliments, boissons, ustensiles de cuisine, techniques culinaires, métiers de bouche, etc. Il présente également des recettes, plus de 3 000 au total ! L’ensemble est « truffé » de références historiques, de récits de voyages et d’anecdotes personnelles parfois truculentes, rédigés dans le superbe style qui a fait le succès du romancier.
À l’entrée « Autruche », par exemple, Dumas détaille la recette de l’omelette aux oeufs d’autruche. Il précise que ces derniers « sont très gros ; on en a vu qui pesaient autant que trente oeufs de poule, et quelques voyageurs qui ont mangé de ces oeufs les ont trouvés très bons ». La notice sur l’huître ne manque pas de saveur… Dumas la présente comme « un des mollusques les plus déshérités de la nature car elle n’a ni tête, ni vue, ni ouïe, ni odorat ; son seul exercice est de dormir et son seul plaisir est de manger. »