Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

La majesté sauvage des fjords de l’est de l’Islande

Beau voyage. Un trek dans cette région de l’île sans habitant et oubliée des touristes, c’est physique mais la beauté exceptionn­elle de paysages volcanique­s, désertique­s, magiques se mérite.

- Cédric GOUVERNEUR.

Grande comme un cinquième de la France, l’Islande ne compte que 380 000 habitants. La plupart vivent dans la région de Reykjavik, la capitale, située dans le sud- ouest du pays. « Beaucoup de villages ont été abandonnés dans les années 1950, les gens sont partis en ville », explique notre guide. Ici, prévient-il, « pas de réseau mobile, sauf en haut des cols ». Les portables ne serviront donc qu’à prendre des photos. Le point de départ de notre randonnée est un village de pêcheurs, Bakkagerdi, qui comporte encore quelques maisons anciennes aux toits de gazon.

Elfes et nature

Sacs sur le dos, nous grimpons à travers un paysage à la fois montagnard et marin, composé de volcans éteints et de fjords, qui évoque le décor du film Le Seigneur des anneaux. Le mot alfar (elfe) est courant dans la toponymie locale : « La moitié des Islandais croit en leur existence », confie notre guide. Les elfes sont pris au sérieux : afin de ne pas les déranger, le tracé de certaines routes a été modifié !

Rennes et baleines

En haut du col, la palette de couleurs des roches volcanique­s s’étend du jaune soufré aux ocres rouges. Sur les versants couverts de myrtilles, on aperçoit des rennes. En contrebas, dans un fjord bordé d’une plage de sable noir, une baleine crache son jet, au milieu des cygnes et des cormorans. Ce soir, nous dormons dans un refuge. Le couple de gardiens, chargé de l’entretien des lieux et aussi de hisser, à l’aube, le drapeau islandais, vient chaque année depuis Reykjavik. « C’est tellement plus tranquille ici ! » sourient Birgir et Soffia, deux retraités, en montrant le fjord qui nous entoure, écrin de sérénité.

Marmites de boue

Après plusieurs jours le long de la côte, nous partons visiter la région volcanique du lac de Myvatn et du canyon de

Jokulsargl­ufur. Ce dernier, creusé par des millions d’années d’érosion, est ponctué de chutes d’eau s’abattant de falaises de basalte. Dans ses environs, des coulées de lave solidifiée­s aux formes tourmentée­s, des cratères, des champs d’activités volcanique­s – marmites de boue bouillonna­nte, jets de vapeur sulfurée ! – donnent le sentiment d’assister à la genèse de notre planète. Une visite inoubliabl­e !

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| PHOTO : CÉDRIC GOUVERNEUR, OUEST-FRANCE En marche à travers les myrtilles.
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PHOTO : CÉDRIC GOUVERNEUR, OUEST-FRANCE Les couleurs des orgues basaltique­s surprennen­t ; Soffia et Birgir, gardiens de refuge ; le site de Namafjall Hverir et ses mares bouillonna­ntes.|
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