Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
DUne équipe de rêve
Pour le scénario. L’histoire – incroyable mais vraie – avait déjà été racontée dans un documentaire au titre identique. Ou comment un entraîneur de foot, en pleine déroute intime et professionnelle, se retrouva à partir coacher l’équipe des Samoa américaines, entrée dans la légende après avoir subi la plus lourde défaite de l’histoire, 31 à 0 contre l’Australie, en 2001. Notre héros parviendra- t- il à mener son équipe de bras cassés vers une victoire aux préqualifications pour la coupe du monde 2014 ? Le scénariste néo- zélandais Taika Waititi, réalisateur de Jojo Rabbit et des deux derniers Thor, ne se cache pas d’avoir conçu un feel- good movie familial, un film de sport cousu de fil blanc, de blagues potaches et de bons sentiments. Une sorte de Rasta Rockett du football menée avec entrain, malgré quelques baisses de rythme, et portée par une troupe d’acteurs très attachants, dont un Michael Fassbender étonnant en meneur d’hommes mal embouché, mais qui va peu à peu réapprendre à sourire. 1 h 43. (Cédric Page)
Pour l’exploration des relations humaines. L’intrigue est posée en huit minutes. Le temps d’une séquence d’ouverture virtuose sans dialogue qui rappelle celle du Là-haut de Pixar. Étienne a eu un coup de foudre pour Valérie. Très vite, une petite fille, Rosa, est née. Et puis, un jour, Valérie est partie sans explication. Étienne a mis alors sa vie entre parenthèses pour élever Rosa. Quand le film commence, Rosa a 17 ans et s’apprête à quitter le nid familial pour ses études. La fille de son père scrute la difficulté de défaire ce lien puissant. Le saut dans le vide que représente pour Étienne le départ de sa fille. La culpabilité de Rosa à laisser seul son père. Mais Erwan Le Duc raconte tout cela avec un mélange de burlesque, de poésie et de mélo qui évite au récit de verser dans le sentimentalisme. Il confirme sa singularité dans le paysage de la comédie française avec, devant sa caméra, Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell, dont la grâce compte pour beaucoup dans le bonheur pris devant ce film. 1 h 31. (Thierry Cheze)
Pour la beauté des images. Cela fait pile trente ans que Luc Jacquet a fait son premier voyage en Antarctique. Tout juste titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en gestion des milieux naturels montagnards et aspirant chercheur en comportement animal, il répond à cette simple petite annonce : « Recherche biologiste n’ayant peur de rien, prêt à partir quatorze mois au bout du monde ». Il ne se doutait pas qu’elle allait changer son destin. Pour commémorer cet anniversaire, le réalisateur de La marche de l’empereur signe son documentaire le plus personnel à ce jour. Un récit à la première personne où il fend l’armure en racontant sa fascination intacte pour ce coin du monde. Tout cela est filmé dans un noir et blanc splendide, écrin parfait pour la mélancolie qu’on perçoit dans la voix d’un homme angoissé de voir ce paradis abîmé par les dégâts, peu à peu irrémédiables, dus au réchauffement climatique. Quand politique rime avec poétique : ce Voyage au pôle Sud est un pur régal pour les yeux ! 1 h 22. (T. C.)
Chasse gardée
Antonin Fourlon et Frédéric Forestier opposent la France des villes et la France des champs dans cette comédie poussive, dopée aux clichés et cousue de fil blanc, en dépit de la présence de Didier Bourdon. 1 h 41.
Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire
Entre les enquêtes d’Hercule Poirot et les aventures de l’Inspecteur Gadget, ce film espagnol de Julio Soto Gurpide, mettant en scène une araignée détective, voit son charme certain se déliter peu à peu par manque d’originalité dans son animation. 1 h 29.
Menus-plaisirs
Une plongée passionnante de près de quatre heures dans le quotidien d’une institution française : le restaurant de la famille Troisgros, triplement étoilé depuis plus de cinquante ans. À 93 ans, le grand maître du documentaire Frederick Wiseman a encore frappé ! 3 h 58.