Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La découverte
R’n’B. Ami(e)s de la confrérie de la boule à facette, vous pouvez sortir vos habits de lumière pour danser sur les pistes du Réveillon. Voici les Shindellas ! Un trio de jeunes femmes installées à Nashville (États-Unis). Ce ne sont pas des amies d’enfance qui se sont rencontrées sur les bancs d’une église en chantant du gospel. Non, c’est sur le tard que l’alchimie a pris, après avoir pas mal bourlingué, chacune de leur côté. Tamara Chauniece vient du rock, du gospel (quand même) et a été candidate à The Voice. Kasi Jones est plus jazz, elle a pas mal chanté… pour Disney, à Tokyo, ça ne s’invente pas. Quant à Stacy Johnson, fan de reggae, elle a chanté des jingles publicitaires dès l’âge de 15 ans. Leur rencontre avec les compositeurs Chuck Harmony et Claude Kelly a façonné le trio à la sauce girl power. Leur R’n’B a le goût de la soul avec une couleur pop. On pense aux Supremes, aux Pointer Sisters et même, disons-le, aux Spice Girls. L’une des filles dit fort justement : « Je joue pour ma petite soeur, mais ma grand-mère peut nous écouter. » (Jean-Marc Pinson)
Folk et expérimental. L’Italienne basée à Gand (Belgique) a une voix haute, pure et vivante, dont elle n’use pas toujours de façon conventionnelle. Ce deuxième album confirme un talent qui cultive, avec un rare bonheur, d’apparents grands écarts. Certains morceaux de cet album tiennent du folk délicat. Ils sont portés par des arpèges de guitare ou des claviers aériens, menés par cette voix de sirène, enrichis du saxo et de la clarinette basse. Mais la direction bien droite. D’autres sont bien plus aventureux et surprenants. Mata Hari, qui introduit le disque, fait partie de cette veine. Mais un Snapdragon chuchote à l’oreille tout en arborant un refrain délicieusement accrocheur. Et le poignant Marble Season est un intermédiaire. Si les incertitudes quant à la nature du morceau suivant peuvent perturber, on adore cette association originale d’expérimentation et de belle facture classique. On aimerait juste que Marta chante parfois en italien, comme sur une version alternative du single Linger in Silence, qui n’est pas sur le disque. (Philippe Richard)
Rock. A. Savage, c’est bien sûr la voix de Parquet Courts, l’un des groupes les plus emballants à avoir émergé ces dernières années de la scène newyorkaise. On dit bien sûr parce que son timbre est reconnaissable entre mille : chaud, grave, légèrement bancal. Il est au coeur de ce deuxième disque solo, moins agité que ceux qu’Andrew Savage a sortis avec son groupe. On y retrouve ce sens des mélodies et les progressions d’accords qui font le sel des morceaux de Parquet Courts. Mais, loin de faire feu de tout bois, Several Songs About Fire se joue plutôt devant la cheminée. A. Savage, qui a quitté les États-Unis et habite désormais Paris, a composé ses chansons avec l’Anglais Jack Cooper, ex-membre des géniaux Ultimate Painting, alors que la fille de celui- ci dormait juste à côté ! D’autres bonnes fées se sont penchées sur ce disque définitivement cool et décontracté : le producteur John Parish ou la fantasque Galloise Cate Le Bon. Plus folk que rock, tendre et méditatif, ce disque dévoile un nouveau visage d’A. Savage. Il est tout aussi avenant. (Philippe Mathé)
Livre. À 81 ans, Eddy Mitchell n’est pas avare de projets. Après avoir raconté, il y a un an, sa jeunesse de titi parisien et avoir sorti, en octobre, une compilation de cent titres intitulée L’album de sa vie, il prépare actuellement un nouveau disque et nous présente un nouvel ouvrage, intitulé Ma discothèque idéale. Évidemment, les disques qui l’ont marqué nous font entrer dans l’histoire du rock’n’roll et de la musique américaine au sens large. D’immenses artistes reconnus pour la plupart, pour lesquels il y va de son petit commentaire ponctué d’anecdotes toutes personnelles. Et si le Schmöll ne nous le fait pas chronologique, on repère vite une majorité écrasante de chansons des années 1950-1960, même si ça démarre par Duke Ellington, en 1941… Et que ça se termine par Lyle Lovett & Al Green, en 1994. Il y a quelques Frenchies dans son palmarès tels Charles Aznavour, Henri Salvador ou Gilbert Bécaud, « libérateur pour moi, enfin de la chanson française qui sortait des espagnolades de Mariano… » (Michel Troadec)