Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Léon Marchand, le nouveau « Kid » des bassins
Champion de l’année 2023. Très attendu, le nageur français de 21 ans a tenu son rang, décrochant trois titres planétaires et rabotant le record du monde de Michael Phelps sur le 400 m 4 nages.
Quand Léon Marchand a plongé pour son 400 m 4 nages lors des Mondiaux de Fukuoka, le 23 juillet 2023, la France a retenu son souffle. Allait- il tenir la pression, après avoir raflé deux médailles d’or mondiales l’an passé, à 20 ans seulement ? Pourrait- il effacer des tablettes le record du monde de l’Américain Michael Phelps (4’03’’84), qu’il avait frôlé un an plus tôt à Budapest ?
Quatre minutes, deux secondes et cinquante centièmes plus tard, toutes ces craintes s’envolaient. Le Toulousain explosait la marque planétaire de son aîné, établie à Pékin en 2008, et basculait, encore plus, dans une nouvelle dimension. « Oh mon Dieu ! Quelle course ! Je ne m’en lasserai jamais ! », s’exclamait Michael Phelps, qui ne tenait plus en place en tribunes alors qu’il commentait pour la chaîne américaine NBC.
Un titre à Paris lui tend les bras
Quelques instants plus tard, le « Kid de Baltimore » remettait à Léon Marchand sa médaille d’or sur le podium. Un passage de témoin attendu entre le sportif le plus titré des JO (23 médailles d’or) et le jeune Tricolore. Mais au Japon, le Toulousain ne s’arrêtait pas là et s’emparait de deux autres couronnes (200 m 4 nages, 200 m papillon). Il devenait alors le seul Français de l’histoire auréolé de cinq titres mondiaux, le premier à en gagner trois lors d’une même compétition. Avant lui, Camille Lacourt avait décroché quatre titres planétaires… en six éditions différentes. « Il est discret, très humble. Il fait son truc de son côté et quand il arrive, il explose tout le monde ! », saluait l’expérimentée Charlotte Bonnet.
Les performances japonaises de
Marchand n’ont fait que confirmer son ascension depuis son arrivée en Arizona, en septembre 2021. Et l’ont propulsé, plus que jamais, comme l’un des athlètes les plus attendus des Jeux olympiques de Paris. Cet été, il pourrait rafler un, voire des titres. « Nous n’en parlons quasiment jamais ensemble, nous confiait son entraîneur Bob Bowman. Il n’a pas besoin d’en entendre parler, il a simplement besoin de faire ce qu’il faut pour y parvenir. Et je pense qu’il y arrivera. »
Depuis ses coups d’éclat au pays du soleil levant, son élève a repris l’entraînement dans son bassin de Tempe, en Arizona. Loin des projecteurs. « Il est bien dans ses baskets, pas du tout stressé. D’être aux ÉtatsUnis, ça le protège et lui permet d’avancer sereinement », analyse Julien Issoulié, le DTN tricolore.
À Fukuoka, favori, chassé, le Toulousain avait répondu présent, imperméable à la pression. À Paris, cette attente sera décuplée. Mais Léon Marchand l’a déjà prouvé : c’est lui le nouveau roi des bassins.