Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Balade envoûtante dans l’abbaye de Beauport
Spectacle aérien, installations lumineuses, ambiances sonores, jusqu’au 7 janvier, l’abbaye de Beauport, à Paimpol, offre comme chaque année à Noël, une parenthèse enchantée.
Il est 16 h 30 et l’abbaye de Beauport à Paimpol fourmille déjà de monde. Depuis le lancement des festivités de Noël, le 26 décembre, le site ne désemplit pas. « On est complet tous les soirs avec 1 000 personnes accueillies, soit la jauge maximale fixée », souligne Jean- Charles Touzé, directeur du monument historique. Deux mois de travail ont été nécessaires pour parer le site de ses plus beaux habits.
Un spectacle poétique
Les premiers arrivants se dirigent vers la Salle au Duc qui a pris des airs de forêt magique. Ils ont réservé pour assister à la première des cinq représentations quotidiennes de Ïazel, un spectacle autour du solstice d’hiver. Proposé par la compagnie costarmoricaine Herborescence, il a été spécialement créé pour le site.
Deux acrobates, tels des dryades, s’envolent et tournoient dans leur tissu aérien sur des notes à la harpe et des chants ensorcelants en Kyjelia, une langue tout droit sortie de l’imagination de Morgane Touzé-Rueff il y a trente cinq ans. « Les gens font leur voyage, en général ils ont de bonnes sensations », note cette dernière.
Une vingtaine de minutes plus tard, la magie semble avoir opéré. « C’est très féerique et poétique », lance Claire à la sortie, venue en famille. « Il y a de jolis jeux de lumières avec les plumes, l’eau, la fumée. Je n’ai jamais vu de spectacle dans les airs comme ça », affirme enthousiaste Aurélia. « C’est original et impressionnant par moments », renchérit
Mikaël à ses côtés.
La nuit commence à tomber et le site offre un autre spectacle à lui seul. Les visiteurs sont guidés par des bougies disséminées un peu partout dans l’abbaye.
« Oh il est beau celui-là », s’extasie Catherine, devant l’un des chimères en fils de fer suspendus dans la salle capitulaire et éclairées par des spots. Des oeuvres signées Corinne Cuenot, artiste à Tréguier. « Je trouve qu’il ressemble à un dragon », commente cette dernière à son amie. « On y voit ce qu’on veut et ça fait de très belles ombres », complète Nathalie. Eric et Fabrice, eux, voient des ressemblances avec les « oiseaux aux grands becs » dans le dernier film d’anima
tion de Hayao Miyazaki, Le Garçon et le Héron.
Déjà venu deux jours plus tôt, Florent déambule à nouveau dans l’abbaye, appareil photo autour du cou « pour apprécier la mise en lumière ». « Toutes ces décorations donnent un côté mystique », lance le jeune homme qui tient à faire de ces visites un rituel durant les fêtes de Noël. Pas loin, la quarantaine de tubes, disposée par l’Atelier Ohm, change de couleurs au rythme de musiques contemporaines. Ce spectacle lumineux, baptisé Lointain, vient souligner la beauté de la façade arrière de la bâtisse.
Un autre lieu en met plein les yeux : le cellier. Métamorphosée par deux
des onze salariés de l’abbaye, la pièce voûtée a des allures de cabane forestière. Décorations lumineuses et végétales, banquettes, il offre un havre de détente aux promeneurs. « C’est magnifique », déclare, subjugué, Jacques qui découvre pour la première fois avec sa compagne, Beauport à cette période.
Jusqu’au 7 janvier, sauf le 31 décembre et le 1er janvier, dès 16 h 30, abbaye de Beauport, à Paimpol. Tarifs : 4,50 €, 7 €, gratuit pour les moins de 5 ans. Réservation obligatoire.