Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Rafael Nadal, un grand retour et des questions

Absent depuis un an à la suite d’une blessure à la hanche, l’Espagnol de 37 ans effectue son retour sur le circuit à Brisbane, en Australie. Un ultime défi pour sa probable dernière saison.

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Revoilà Rafael Nadal. Et c’est déjà une excellente nouvelle. Pour lui, pour nous, pour le tennis. Reste qu’à 37 ans et après quasiment un an sans jouer, une telle plongée dans l’inconnu relève de l’inédit, même pour l’Espagnol. « Rafa » revient, c’est une certitude. Mais dans quel état de forme ? Pour combien de temps ? Pour quoi faire ? Le principal intéressé luimême n’a pas encore toutes les réponses. « Je ne sais pas à quel niveau je peux jouer, je n’en ai aucune idée mais je m’en fiche pour l’instant, confiait le Majorquin avant son entrée en lice au tournoi de Brisbane (ATP 250). Je suis simplement heureux d’être de retour et très excité à l’idée de faire les efforts nécessaire­s pour m’amuser, et je crois que je serai compétitif. »

« Une possibilit­é que ça n’aille pas bien de suite »

L’homme aux 22 titres du Grand Chelem n’a jamais été épargné depuis le début de sa carrière. Coude, genoux, dos, abdominaux, pied, hanche. Il a souvent serré les dents, dépassé le seuil de tolérance à la souffrance. A dû faire une pause, parfois. 2012 2015, 2021…

Son précédent come- back, au début de la saison 2022, après cinq

mois sans jouer, avait d’ailleurs été fructueux avec un doublé Open d’Australie – Roland- Garros. Et il ne remonte qu’à deux ans. Mais à l’aube d’une année 2024 qui a de fortes chances d’être sa dernière, et à un âge où les doutes sont plus nombreux que les certitudes, le temps ne

joue pas en sa faveur. Le dernier match officiel du Majorquin remonte au 18 janvier 2023. Une défaite dès le 2e tour, à Melbourne, face à l’Américain Mackenzie McDonald. Presque une éternité. « Il y a une grande possibilit­é pour que ça n’aille pas bien tout de suite », avait tempéré « Rafa », quelques jours après l’annonce de son retour.

Ces derniers jours, les vidéos de ses sets d’entraîneme­nt disputés aux antipodes ayant filtré ont de quoi rassurer. « Il avait l’air bien physiqueme­nt, il jouait bien », jugeait Andy Murray en conférence de presse après avoir quitté le Majorquin. « C’est sans doute la séance la plus dure que j’ai eue depuis six mois », soufflait quant à lui Holger Rune. Mais en attendant de le voir à Brisbane, où l’ancien n°1 mondial affrontera un qualifié au 1er tour, les hypothèses demeurent. Seule la compétitio­n et les ressources de son corps dessineron­t le champ des possibles. Avec cette équation complexe à résoudre : être capable de ménager son organisme pour éviter la rechute, sans se renier. « Même si nous essayons de lui faire entrer cela dans la tête et de lui faire comprendre, lorsqu’il entre sur un court de tennis, c’est un animal », soulignait son entraîneur, Carlos Moya.

Deux décennies après ses débuts sur le grand circuit, Rafael Nadal se lance un ultime défi. Les prochaines semaines diront s’il redevient un candidat naturel à un sacre en Grand Chelem, ou si le Majorquin vient d’entamer sa tournée d’adieux.

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| PHOTO : DARREN ENGLAND, EPA/MAXPPP Rafael Nadal, ici au côté de son entraîneur, Carlos Moya, revient à la compétitio­n à Brisbane, en Australie, après un an d’absence.

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