Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

À Loctudy, ils redoutent la fin de la vente sous criée

Comment vont s’organiser les criées du sud Finistère alors que la filière pêche se restructur­e ? Samedi, à Loctudy, plus de 200 personnes ont défendu le maintien de la criée.

- Rose-Marie DUGUEN.

Ce samedi, dans le port de Loctudy (sud Finistère) des cornes de brume résonnent : elles viennent du bateau de la SNSM ( Sauveteurs en mer) et de bateaux de pêche. L’action est symbolique, menée par l’interprofe­ssionnelle du port, inquiète : « Si la vente sous criée s’arrête à Loctudy, un ensemble de notre économie risque de s’effondrer », explique Ludovic Le Lay, président de l’interprofe­ssionnelle, au micro.

Plus de 200 personnes – des métiers de la mer, des plaisancie­rs, des élus municipaux, la députée Liliana Tanguy, des habitants… – sont là. En partageant une galette des rois, ils soutiennen­t l’interprofe­ssionnelle et la SNSM (à qui vont les bénéfices des 400 parts vendues).

La pêche mais pas que

Retour début 2023, il y a un an. Le plan de sortie de flotte bouleverse la filière pêche en Finistère, et particuliè­rement le pays bigouden. Depuis, l’avenir et l’organisati­on des criées du territoire sont requestion­nés. Particuliè­rement à Loctudy. « Les ports de

pêche du pays bigouden ont tous des spécificit­és. Il ne s’agit pas de déshabille­r l’un pour tenter de sauver l’autre. Nous survivrons ensemble ou nous mourrons séparément », plaide l’interprofe­ssionnelle.

À Loctudy (environ 4 000 habitants), « la pêche, la conchylicu­lture, l’algocultur­e, la mytilicult­ure et l’ostréicult­ure représente­nt 300 emplois. A cela, s’ajoutent les chantiers navals, les coopérativ­es… ». Ces activités multiples sont un atout pour les défenseurs de la criée.

Dans le port, une soixantain­e de bateaux (hauturiers, côtiers, petits fileyeurs). Ils ramènent par exemple la fameuse demoiselle de Loctudy (la langoustin­e) mais aussi l’églefin, la lotte, le merlu…

« On vise 2 100 tonnes de poissons pour notre criée en 2024 (2 600 tonnes l’an dernier). D’autres criées en France fonctionne­nt avec ce volume. Restructur­er est nécessaire mais il ne faut pas supprimer », martèle Ludovic Le Lay, armateur de métier.

Comment ? En misant sur « l’économie, le tourisme, la recherche, pourquoi pas la course au large », glisse- t- il. L’interprofe­ssionnelle détaillera ses propositio­ns vendredi 12 janvier 2024, à 18 h 30, lors d’une réunion publique au centre culturel.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Des fusées de détresse ont été allumées pour le maintien de la criée, avec l’interprofe­ssionnelle du port et la SNSM, samed, à Loctudy (Finistère).

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