Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Dans l’Ouest, des races laitières sauvées de l’extinction

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Les vaches « hollandais­es » de race Prim’Holstein représente­nt 90 % du troupeau laitier de la région Bretagne. En Normandie, plus d’une vache sur quatre est une Normande : très riche en protéines et en matières grasses, son lait est utilisé pour fabriquer les prestigieu­x Camembert de Normandie, Livarot, Pont- L’évêque, Neufchâtel, crème et beurre d’Isigny.

Dans le Grand Ouest, on trouve aussi des Pie- Rouge des plaines. À la fin des années 1960, des éleveurs bretons ont créé cette race en croisant leurs vaches Armoricain­e avec des mâles Pie- Rouge originaire­s des Pays-Bas et d’Allemagne.

Parmi les races dites « menacées ou à très faible effectif » figure la Bretonne Pie- Noir, née dans le pays bigouden. Ses effectifs avaient chuté jusqu’à 300 animaux pour cause de productivi­té laitière insuffisan­te. Mais en 1976, des passionnés mirent sur pied le premier programme français de conservati­on d’une race bovine. « Mixte » comme la Normande et la Pie- Rouge des Plaines – elle peut être élevée pour son lait ou pour sa viande – la Bretonne Pie- Noir est la plus petite des vaches françaises. Peu exigeante (elle se contentait de l’herbe rase des landes bretonnes) et vêlant très facilement, elle est aisée et peu coûteuse à élever.

La Froment du Léon n’affichait, elle, plus qu’une cinquantai­ne de têtes en 1978, année où fut initié un plan de sauvegarde. Elle donne peu de lait mais celui- ci est très riche en matières grasses et a une couleur dorée : la Froment a la capacité de « fixer » dans son lait le bêta- carotène, un pigment présent dans l’herbe des prés. La crème et les beurres de couleur « bouton d’or » qui en sont issus sont aujourd’hui très recherchés. Autrefois, la Froment du Léon était surnommée la « race des châteaux » ou encore la « vache à madame » : lorsque les hommes étaient partis pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve, les femmes prenaient soin de ces vaches au tempéramen­t doux.

La Jersiaise, deuxième race laitière au monde

Originaire de l’île anglo-normande de Jersey, la petite Jersiaise a été introduite sur le continent à la fin du Moyen Âge. Son lait est le plus riche de tous en protéines et sa teneur élevée en matière grasse permet la fabricatio­n de savoureux beurres et crèmes fraîches. La race est surtout présente dans les Pays de la Loire, en Normandie et en Bretagne mais ses effectifs sont faibles (7 000 femelles en France à la fin des années 2010). En revanche, la Jersiaise est la deuxième race laitière du monde ! Elle est en effet peu coûteuse à élever tout en étant rentable.

Deux autres races menacées ont pu être sauvées in extremis de l’extinction : l’Armoricain­e et la Nantaise. Aujourd’hui, elles ne sont pratiqueme­nt plus élevées pour leur lait mais seulement pour leur viande.

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| PHOTO : AKG-IMAGES / © FINE ART IMAGES/HERITAGE IMAGES. 1-1845).
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PHOTO : AKG-IMAGES / ARKIVI La traite d’une vache Normande.

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