Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Trois vives couleurs pop et rock de l’Ouest
L’americana revisitée des Hawaiian Pistoleros, la new wave de Zwei ! et la pop sophistiquée de Samba de la Muerte sont sortis en fin d’année et nous accompagnent sur la nouvelle.
Hawaiian Pistoleros : Something Strange
Réunis autour de Vassili Caillosse, un as de la steel guitar – cette guitare que l’on joue (parfois) assis en faisant glisser un bout de métal sur les cordes –, les Hawaiian Pistoleros, groupe renno- nantais, lorgne l’autre côté de l’Atlantique avec une musique country, folk et forcément un peu hawaïenne. Ça ne manque pas de charme sur ce deuxième album Something Strange. Les chansons évitent de n’être qu’un exercice de style grâce à une voix inspirée et une écriture moderne malgré l’aspect résolument vintage de l’ensemble. Rafraîchissant. ( MaAuLa Recrods, 10 titres, 37 min).
1
Zwei ! : Zwei !
Ils sont deux (c’est marqué dessus en allemand) : Philippe Ross, ancien chanteur de l’éphémère groupe C.O.M.A à la fin des années 1970, et Boris Guffer, membre de Complot Bronswick (devenu Complot), groupe phare de la cold- wave rennaise. Ils ont l’âge de leurs artères et de leurs influences : un rock froid, robotique, synthétique, industriel, chanté (enfin plus souvent scandé) en français et en anglais. Zwei ! fait dans le sombre et prend à rebrousse- poil. Daté, certes, mais encore plein de vigueur ! ( May I Records/ Pias, 16 titres, 49 min).
2
Samba de la Muerte : Ornament
Un album musical en onze images, dit, en anglais le sous- titre de l’album des Normands. Le groupe d’Adrien Leprêtre (Concrete Knives) est en action depuis 2012, signe son troisième album, prend une direction plus sophistiquée et moins solaire. Le chant du premier morceau, Memory, doit beaucoup à la manière de Mark Hollis à la fois réconfortante et angoissée. Sur Ornament, tout en synthés entrecroisés, et batterie frénétiquement jouée aux balais, la voix se laisse porter par le vent, comme le fait souvent Thom Yorke. Talk Talk, comme Radiohead, sont bien deux des influences assumées de cet album. Et si un traitement vocal à l’autotune est appliqué sur A Note, c’est pour entrer en contradiction avec la mélancolie tranquille du morceau. We Head For adopte une rythmique reggae et privilégie une nouvelle fois les claviers, les guitares étant particulièrement discrètes sur l’album pour laisser place à un saxo- flutiste aux interventions sensibles. Si elle est un peu moins immédiate, la nouvelle manière de Samba de la Muerte mérite des écoutes multiples pour révéler toutes ses nuances. (Yotanka, 11 titres, 44 min).