Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Une masure métamorphosée en gîtes de caractère
Archi. Une ferme de 1835 et une maison de 1930, à Concarneau (Finistère), ont bénéficié d’une lourde rénovation, qui joue de la complémentarité et la singularité des deux bâtis.
Lorsque les maîtres d’ouvrage héritent de cet ancien corps de ferme, situé à Concarneau (Finistère) dans le hameau de Ker Blaise, le bâti se compose de deux maisons en mauvais état. Cent ans séparent ces deux constructions : l’une, en pierre, édifiée en 1835, traditionnelle et rustique, est une quasi- ruine ; l’autre, datant de 1930, nettement plus bourgeoise, est restée dans son jus.
La famille décide de les transformer en locations saisonnières professionnelles. Les deux bâtiments, situés côte à côte, laissent imaginer l’aménagement de deux grands gîtes indépendants de six à huit personnes, une proposition hôtelière assez rare dans la région.
Clins d’oeil
« Le projet a été élaboré en deux phases, se souvient Karine Blot, décoratrice d’intérieur. Avec ma collègue architecte d’intérieur Bérénice Alandi, nous avons évalué et chiffré le potentiel de la maison de 1930, la plus évidente à restructurer dans un premier temps. Nous avons travaillé sur le plan, la capacité des volumes, la redistribution des pièces, etc. Les pièces de vie au rez- dechaussée étaient petites et cloisonnées en comparaison des chambres à l’étage très spacieuses. »
Forts de cette première approche, les maîtres d’ouvrage vont lancer la rénovation de la première maison en 2020, suivie de celle de la seconde en 2021. « Ce qui a permis la cohérence globale du projet, relève Karine Blot. Tant du point de vue architectural qu’économique. »
Ainsi, les deux volumes voisins tirent parti de leur singularité et jouent de leur complémentarité. La longère se développe dans la longueur, avec de grandes pièces de vie au rez- dechaussée. De grandes baies vitrées éclairent ses espaces autrefois peu lumineux.
Quant à la maison des années 1930, elle se déploie dans la hauteur, avec des chambres aménagées sur trois niveaux, jusqu’aux combles. Les formats de ses ouvertures ont été maintenus afin de conserver son écriture architecturale d’origine.
Le traitement des deux façades se
répond et s’harmonise. Une partie des pierres récupérées de la déconstruction a été réemployée pour créer le parement de la longère. « Nous avons conservé tout ce qui pouvait l’être : les parquets d’origine en chêne, l’escalier… » relève la décoratrice.
La complémentarité se décline jusque dans les finitions et le choix commun de certains matériaux, comme le tapis « carreaux de ciment » dans les deux cuisines. Pour repartir à neuf avec charme.