Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Tout sauf une parenthèse de rentrée pour Rennes
Le retour du « Celtico » charrie beaucoup de souvenirs, et pas que des bons pour le Stade Rennais, qui aura probablement besoin d’une aventure en Coupe pour égayer sa saison.
2009, 2014, 2019… Il paraît que tous les cinq ans, le Stade Rennais va en finale de Coupe de France. Parfait, on est en 2024 ! « Jouer au Stade de France est toujours un plaisir, et cela doit être notre objectif cette année », ose même dire Ludovic Blas, l’ancien du Roudourou, l’un des rares joueurs à avoir disputé les deux dernières finales (avec Nantes).
On voit bien l’idée pour le SRFC, vu la tournure qu’a pris la saison en Ligue 1, et même le tirage en Ligue Europa face à l’AC Milan : au 7 janvier, le chemin le plus court pour rêver d’une 7e participation européenne consécutive est peut- être celui de la Coupe de France. Mais ce n’est pas le moins aléatoire…
Le Stade Rennais le sait trop bien. Comme il n’ignore pas à quel point, en Coupe, le cliché du « match après match » est véridique. « On a évidemment envie d’aller le plus loin possible, mais il faut respecter Guingamp, qui va vendre chèrement sa peau, ne manque d’ailleurs pas de rappeler Julien Stéphan. Dans cette compétition, quand on manque d’humilité, on est souvent sanctionné. Chaque match est un défi en Coupe, donc il faut d’abord penser à Guingamp. »
« La certitude d’avoir un match âpre »
Le Roudourou devrait être plus accueillant (niveau pelouse déjà) que le stade de Montceau-les-Mines (au hasard) en janvier, mais il aura tout du piège quand même. Parce que c’est Guingamp en face, déjà. L’adversaire qui avait déprimé Rennes deux fois en finale, 2009 et 2014.
Depuis, les deux équipes ne s’étaient croisées qu’en Ligue 1, la dernière fois en 2019. C’est le retour du fameux « Celtico », les paysans
contre les nantis, comme ils disent.
Un match attendu comme jamais par le peuple guingampais, qui remplira le Roudourou jusqu’aux cintres. « On a la certitude d’avoir un match âpre, parce que la Coupe donne souvent ce genre de match, et ce sera renforcé par la notion de derby, illustre Stéphan. Guingamp est une très bonne équipe de L2 (8e à quatre points des barrages d’accession) et aura une motivation décuplée. Pour une reprise, ce sera un gros match de compétition. »
C’est toujours la même rengaine en pareilles circonstances : s’il joue au niveau censé être le sien, Rennes se qualifiera. Sérieux, concentration et réalisme – des qualités dont Rennes a rarement su faire preuve en L1 lors de la phase aller – seront exigés.
Se préparer à endurer quelques souffrances, au cas où, fait partie du jeu. Stéphan, l’homme qui avait mené le SRFC au sacre de Saint-Denis en 2019, n’a pas oublié que l’épopée avait démarré par une qualification aux tirs au but contre Brest, dans un autre derby.
Peu importe la manière finalement : pas question de figurer lundi à la une des journaux, parmi les mauvaises blagues du week- end. Rennes, qui cherche la confiance et doit exorciser au plus vite une première partie de saison ratée, n’a surtout pas besoin d’en rajouter une couche.
Nul besoin non plus de rappeler que Guingamp aime aussi la Coupe. « C’est un derby différent de celui contre Lorient ou Nantes, avec l’histoire en plus des dernières années, et cela veut dire des choses en termes de préparation mentale, d’engagement, d’intensité, il ne faut pas le nier. »
Les ingrédients sont classiques, mais le décor sera forcément particulier. Le Stade Rennais, qui mine de rien n’a pas franchi le cap des 16es de finale depuis trois ans, a surtout un statut à assumer, et une mission à remplir pour démarrer 2024 avec la tête à l’endroit.