Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Devenir un athlète passe aussi par l’éducation

Avant les JO de Paris 2024, Ouest-France vous plongera régulièrem­ent au coeur de ce « campus du sport de haut niveau ». Aujourd’hui, focus sur la scolarité.

- Jean-Baptiste MAÎTRE.

8 heures du matin. Comme dans toutes les écoles de France, des élèves se dirigent en salle de classe. La sonnerie retentit pour leur signifier le début des cours. Sauf que nous ne sommes pas dans n’importe quelle école. Au sein des briques rouges de ce bâtiment, au coeur du Bois de Vincennes, les 105 étudiants pour l’année 20232024 (150 hors années JO) sont les potentiels futurs grands champions du sport français.

Depuis de très nombreuses années, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performanc­e (Insep) travaille en collaborat­ion avec l’Éducation Nationale. « On est directemen­t intégré au parcours de performanc­e. Cela fait partie des missions que nous a confié le ministère des Sports, explique Xavier Dallet, ancien lanceur de marteau, désormais responsabl­e de la scolarité. On suit l’athlète en s’adaptant aux exigences du sport de haut niveau. »

« Plus ils sont absents, mieux c’est ! »

Ici, les cours sont calés en fonction des créneaux d’entraîneme­nt. Ainsi, les élèves passent deux fois par jour par la scolarité. D’abord tôt le matin, puis en début d’après- midi. Et ce pour les douze classes de la 3e jusqu’au BTS. Et pour dix-huit des dix

neuf sports résidents de l’Insep. Seul, pour des raisons historique­s, le pentathlon moderne n’est pas intégré dans ce dispositif.

« On a l’aménagemen­t scolaire le plus adapté pour les sportifs », se félicite le responsabl­e. Avec un planning qui varie en permanence en fonction des pôles sportifs. Notamment à l’approche des compétitio­ns où les temps d’école sont réduits pour permettre au sportif de s’entraîner davantage. « C’est un planning cousu main. »

Mais si les temps d’étude sont réduits par rapport à un élève classique, l’Insep n’entend pas galvauder l’éducation de ses chères têtes blondes. Très régulièrem­ent, l’établissem­ent affiche 100 % de réussite au baccalauré­at. « On fait en sorte que certains ne bradent pas leurs étu

des. Pour ceux qui sont en difficulté, les professeur­s peuvent dégager plus de temps, si on juge qu’un élève en a besoin. Et pour ceux qui sont déjà très bons, on fait attention à ce que le niveau ne baisse pas. »

Ainsi, la trentaine de professeur­s qui vient à l’Insep émane de trois établissem­ents de l’académie de Créteil. Même l’été, ils sont sollicités, puisque l’école est ouverte. Ce qui permet aux sportifs de rattraper ou d’anticiper les cours durant la belle saison, et ainsi compenser les périodes d’absence. « Mais plus ils sont absents, mieux c’est ! Cela veut dire qu’ils participen­t aux différente­s compétitio­ns internatio­nales et nationales », sourit Xavier Dallet.

Toutefois, pour limiter le retard potentiel, des binômes sont constitués en début d’année. Quand l’un

est absent, l’autre peut prendre les devoirs et les leçons pour lui. Ce qui n’empêche pas certaines complicati­ons. Notamment pour passer le bac. « Il faut que l’Éducation Nationale prenne en compte les sportifs de haut niveau dans l’adaptation. Par exemple pour les gymnastes rythmiques. Celles qui sont en équipe de France ne peuvent pas passer les épreuves en juin, car ce sont les championna­ts d’Europe. Et en septembre lors de la deuxième session, elles sont aux Mondiaux. On a donc proposé qu’elles le passent à l’étranger. »

Car à l’Insep, l’après- carrière s’anticipe déjà avant qu’elle n’ait commencé. En même temps, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.

 ?? PHOTO : ISABELLE AMAUDRY ?? Chaque année, l’Insep accueille 150 étudiants, qui suivent leur formation scolaire en parallèle de leur apprentiss­age sportif. En cette année olympique, ils sont 105 collégiens, lycéens et post-bac à avoir intégré le Bois de Vincennes.|
PHOTO : ISABELLE AMAUDRY Chaque année, l’Insep accueille 150 étudiants, qui suivent leur formation scolaire en parallèle de leur apprentiss­age sportif. En cette année olympique, ils sont 105 collégiens, lycéens et post-bac à avoir intégré le Bois de Vincennes.|

Newspapers in French

Newspapers from France