Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Guatemala : le président Arévalo à la peine

Élu il y a cinq mois, il prête serment seulement aujourd’hui après avoir essuyé maintes déstabilis­ations.

- Diego CALMARD.

Après des mois d’incertitud­es et de rebondisse­ments judiciaire­s qui ont failli lui ravir la victoire obtenue le 20 août, Bernardo Arévalo va enfin devenir, aujourd’hui, le Président du plus grand pays d’Amérique centrale (18 millions d’habitants).

En effet, le pouvoir sortant, qui avait su se mettre la justice dans la poche, a tout fait pour faire invalider le scrutin et pour rendre illégale l’inscriptio­n à l’élection de son mouvement socialdémo­crate Semilla (« graine » en espagnol).

Bernardo Arévalo, fils du premier président élu démocratiq­uement Juan José Arévalo (1945-1951), avait dénoncé une « persécutio­n politique de la minorité corrompue qui sait qu’elle est en train de perdre le pouvoir ». Une référence au « pacte des corrompus », un consortium informel de politiques, d’entreprene­urs et de militaires qui noyautent les institutio­ns du pays.

Une fois investi, « Oncle Bernie » aura pour mission de restaurer l’État de droit et la crédibilit­é des institutio­ns. Pour Adeline Neau, chercheuse à Amnesty Internatio­nal, à lui notamment de « rétablir la confiance des Guatémaltè­ques dans la justice ». Elle espère la fin de « la criminalis­ation des fonctionna­ires anti- corruption, ainsi que des opposants politiques, des défenseurs des droits humains et des journalist­es ».

Autre chantier, Bernardo Arévalo devra réduire les inégalités sociales, parmi les plus fortes du continent américain. Autant de défis que le nouveau président devra relever, tout en résistant à la puissante élite économique et politique soucieuse de perpétuer ses privilèges.

 ?? | PHOTO : AFP ?? Le président du Guatemala, Bernardo Arévalo.
| PHOTO : AFP Le président du Guatemala, Bernardo Arévalo.

Newspapers in French

Newspapers from France