Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Vrai problème ou beau faux pas ?
Premier jour, premier déplacement de terrain, première polémique. Mediapart révélait vendredi sur son site que les trois enfants de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, sont scolarisés dans un établissement privé parisien de renom.
La question lui est posée d’emblée. Elle y répond sans détour. Le sujet vire au scandale. Non pas parce qu’Amélie Oudéa- Castéra a fait le choix du privé – c’est une liberté dont personne ne devrait avoir à justifier – mais par ses explications. C’est à cause « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » qu’elle aurait changé ses enfants d’école. Vrai problème, beau faux pas ?
Une partie de la communauté enseignante, déjà inquiète de se voir rattachée à un très (trop) grand ministère, se sent montrée du doigt. Les opposants rappellent que les trois prédécesseurs d’Amélie OudéaCastéra n’ont pas trouvé de vraie solution à cette question du non-remplacement. Et les familles s’interrogent : l’enseignement public est- il vraiment soutenu quand les quatre ministres de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron sont soit d’anciens élèves du privé (Jean- Michel Blanquer, Gabriel Attal), soit parents d’enfants scolarisés dans le privé (Pap Ndiaye, Amélie OudéaCastéra) ?
Ça fait beaucoup pour une rentrée. Mais c’est en accord, aussi, avec le discours du nouveau Premier ministre, qui a promis de « dire la vérité ». Amélie Oudéa- Castéra est faite du même bois. Pas d’esquive. Elle aurait pu faire profil bas, elle met les pieds dans le plat. Ce pourrait être de bon augure. À condition de ne pas confondre franchise et brutalité.