Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Vrai problème ou beau faux pas ?

- Stéphane VERNAY.

Premier jour, premier déplacemen­t de terrain, première polémique. Mediapart révélait vendredi sur son site que les trois enfants de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiq­ues, sont scolarisés dans un établissem­ent privé parisien de renom.

La question lui est posée d’emblée. Elle y répond sans détour. Le sujet vire au scandale. Non pas parce qu’Amélie Oudéa- Castéra a fait le choix du privé – c’est une liberté dont personne ne devrait avoir à justifier – mais par ses explicatio­ns. C’est à cause « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieuseme­nt remplacées » qu’elle aurait changé ses enfants d’école. Vrai problème, beau faux pas ?

Une partie de la communauté enseignant­e, déjà inquiète de se voir rattachée à un très (trop) grand ministère, se sent montrée du doigt. Les opposants rappellent que les trois prédécesse­urs d’Amélie OudéaCasté­ra n’ont pas trouvé de vraie solution à cette question du non-remplaceme­nt. Et les familles s’interrogen­t : l’enseigneme­nt public est- il vraiment soutenu quand les quatre ministres de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron sont soit d’anciens élèves du privé (Jean- Michel Blanquer, Gabriel Attal), soit parents d’enfants scolarisés dans le privé (Pap Ndiaye, Amélie OudéaCasté­ra) ?

Ça fait beaucoup pour une rentrée. Mais c’est en accord, aussi, avec le discours du nouveau Premier ministre, qui a promis de « dire la vérité ». Amélie Oudéa- Castéra est faite du même bois. Pas d’esquive. Elle aurait pu faire profil bas, elle met les pieds dans le plat. Ce pourrait être de bon augure. À condition de ne pas confondre franchise et brutalité.

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