Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
- emploi est atteignable »
Plus généralement, certains demandeurs d’emploi ont l’impression que malgré leurs efforts, ils ne parviennent pas à répondre aux attentes des employeurs…
Ces personnes que vous évoquez, j’en ai connu beaucoup. Vous pouvez être un super salarié, avoir travaillé pendant vingt- cinq ans ou trente ans, et avoir des difficultés face à l’exercice d’aller vous présenter à une entreprise. Il faut donc accompagner à la recherche d’emploi, il faut de la formation, il faut parfois lever tous les freins… Mais il faut aussi accompagner les employeurs. Car sept recrutements sur dix se font dans des petites entreprises. Imaginez un artisan, un commerçant qui a déjà ses clients, ses ennuis à gérer, il n’a pas de temps à consacrer à ça. Et il peut mal s’y prendre. C’est là où France Travail doit devenir son meilleur ami RH.
Il s’agit aussi de recruter autrement…
Oui, comme avec la méthode de recrutement par simulation. Le CV, l’expérience, c’est une chose, mais ce qui marche aussi, c’est par exemple de recruter sur les habiletés. Il faut en faire beaucoup plus. De même pour l’immersion. Cela permet pour un jour, une semaine, un mois grand maximum, de mettre en situation un demandeur d’emploi dans un métier qu’il aimerait bien exercer. Et de lever les freins de l’employeur. La rencontre se fait et on dépasse les CV. On dépasse le manque d’expérience ou l’âge trop avancé.
« Passé 50 ou 55 ans, les portes se ferment de façon assez forte »
Trop vieux, justement. Quel accompagnement pour les seniors qui doivent rester actifs plus longtemps ?
Pour les personnes qui ont plus de 50 ans, il ne faut pas se raconter d’histoires, c’est plus compliqué.
De la personne qui a travaillé pendant vingt- cinq ans et qui a une certaine usure professionnelle, au cadre bac + 5 avec des niveaux d’expérience incroyables… Tous vous disent que passé 50, et pire 55 ans, les portes se ferment de façon assez forte.
Qu’est-ce qu’on fait ?
Tout d’abord, les partenaires sociaux sont en train de travailler sur un certain nombre de propositions. Il faut aussi que France Travail avance avec les partenaires de son réseau pour identifier les solutions qui marchent dans les territoires. Nous allons notamment mobiliser le réseau « Les entreprises s’engagent », initié par le président de la République, qui a été absolument déterminant pour la réussite du plan « Un jeune, une solution », et qui réunit plus de 80 000 entreprises.
Le durcissement des conditions d’accès au chômage accroît la tension entre usagers et agents. Que comptez-vous faire pour y remédier ?
Au- delà des mesures de protection et de prévention, on sait que plus on améliore le service public et la réponse aux usagers, plus la tension baisse. On a mis en place par exemple le conseiller « référent indemnisation » pour bien expliquer les sujets d’indemnisation. L’engagement de France Travail, c’est d’améliorer encore plus l’accompagnement. L’illectronisme, par exemple, contribue pour beaucoup aux actes d’incivilité.
« Que France Travail soit accessible à moins de 5 km des demandeurs »
De quelle façon ?
Si vous n’avez pas accès à l’information, si vous vous êtes trompé dans vos déclarations et que vous ne recevez rien pour pouvoir mettre quelque chose dans votre assiette ou celle de vos enfants… Vous imaginez bien que ça fait monter les colères.
À ce sujet, l’inscription systématique à France Travail est importante. Derrière l’inscription, on va pouvoir organiser le repérage pour assurer une prise en charge adaptée.
Comment faire pour rapprocher France Travail des usagers ? Nous avons un partenariat avec les 2 700 implantations de France Services. J’ai un objectif clair, c’est de faire en sorte que France Travail soit accessible à moins de 5 km de tous les demandeurs d’emploi. Ça ne veut pas dire que tous les services seront disponibles. Mais on tisse un maillage avec nos partenaires.
Il faut qu’on puisse implanter des permanences ou des outils qui permettent, par exemple dans l’hyper ruralité, de pouvoir prendre un rendez-vous. Et même parfois, pour quinze ou vingt minutes de rendezvous, de le faire à distance avec une installation qu’on trouvera dans la mairie.
Le nouveau logo a été fait en interne, ce qui permet de réduire les dépenses. Mais il faut modifier toute la signalétique. Combien cela va-t-il coûter ?
Le coût de déploiement sur une agence, c’est à peu près 2 500 à 3 000 €. Nous avons près de 900 agences, partout sur le territoire. On sera au total autour de 2,5 millions.