Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
DL’histoire d’Al Yankovic follement revisitée
Pour l’acteur principal. Le Britannique Daniel Radcliffe incarne un vrai pasticheur de chansons populaires dans un faux biopic azimuté. Extrêmement drôle.
Quasi inconnu de ce côté de l’Atlantique, Alfred Yankovic est pourtant extrêmement célèbre aux États- Unis sous le nom de « Weird Al » Yankovic. Son humour potache, difficilement transposable dans une autre langue, repose sur des parodies de tubes pop qu’il joue à l’accordéon et dont il détourne les paroles : Beat it, de Michael Jackson, devient ainsi Eat it (« Mange-le ») et My Sharona de The Knack se transforme en My Bologna (qu’on pourrait traduire par « mon cervelas ») .
Biopic extravagant
Totalement frappadingue, Weird : The Al Yankovic Story se propose de fantasmer la vie du musicien en reprenant la structure de biopics de rockstars, comme Rocketman (sur Elton John) ou Bohemian Rhapsody (Freddie Mercury).
Sous les traits de Daniel Radcliffe – affublé d’une magnifique moustache et de chemises à fleurs pour l’occasion –, Al Yankovic y devient un chanteur dévoré par le succès, qui s’est construit contre ses parents, des gens détestables qui ne comprennent pas sa passion pour la polka, cette « musique du diable ».
Alcool, drogues, hôtels luxueux, producteurs avides de se nourrir sur la bête et tournées clinquantes : tous les clichés du genre sont moqués de façon hilarante, le chanteur n’ayant évidemment jamais vécu tout cela dans la réalité. Assez classique dans sa réalisation, cette comédie se rattrape par un scénario et des dialogues d’une extravagance rare.
Le film pousse constamment le bouchon en se réinventant toutes les vingt minutes, passant sans sourciller d’une relation toxique avec Madonna (impeccablement jouée par Evan Rachel Wood) à une fête d’anniversaire de Pablo Escobar. Peut- être la grande comédie américaine de l’année, celle que personne n’avait vu venir. 1 h 52. Sur OCS.