Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La dernière danse de Shandy Barbosa
Ligue des champions. Brest BH - CSMBucarest, dimanche (18 h). L’arrière gauche à la carrière XXL prendra sa retraite en fin de saison. Elle s’est donnée un dernier défi : remporter la Ligue des champions.
À 37 ans, l’infatigable arrière gauche a décidé de dire stop à l’issue de la saison. « C’est ma dernière année, il faut que j’en profite », sourit Shandy Barbosa. Le Brest BH ne s’en cache pas : il s’est attaché ses services en début de saison pour son expérience et son leadership. Pour transmettre aux plus jeunes et être un relais dans le vestiaire, aussi. « Shandy, on savait que ça allait être un leader, témoigne l’entraîneur brestois, Pablo Morel, qui en a fait sa vice- capitaine en début de saison. Elle amène de l’enthousiasme, de l’expérience, de l’exigence au quotidien. C’est le genre de personnage sur qui on pose des fondations. »
Après avoir voyagé à travers le continent d’est en ouest, l’internationale espagnole (120 sélections) finit sa route « au bout du monde ». « J’ai connu différentes cultures. Ça m’a fait grandir d’un point de vue personnel, mais aussi sportif », développe la principale concernée, dans un français impeccable, une des six langues qu’elle maîtrise avec le portugais, l’espagnol, l’anglais, le roumain et le capverdien.
En 20 ans de carrière au plus haut niveau, Shandy Barbosa a tout connu : six championnats (Portugal, Espagne, Roumanie, Russie, France, Allemagne), des titres nationaux dans tous les sens (elle a remporté tous les championnats par lesquels elle est passée), un titre en Ligue européenne, aussi, en 2017 avec Rostov-sur-le-Don (Russie), et des trophées individuels en pagaille (meilleure joueuse des championnats roumain, espagnol, allemande et meilleure arrière gauche du championnat de France à plusieurs reprises). « Je crois qu’il ne faut pas minimiser la joueuse qu’elle est, appuie Pablo Morel. Ça a été la meilleure arrière gauche du monde. »
Le seul titre manquant à son palmarès en club ? La Ligue des champions. Barbosa l’a touché du doigt à plusieurs reprises, en disputant une finale en 2011 avec le SD Itxako (Espagne), puis plusieurs Final Four, sans jamais parvenir à conquérir le
Graal. « Il a manqué à chaque fois ce dernier pas, constate-t- elle. J’espère que ça va être cette année. Ce serait une belle manière de finir. »
Après sa carrière, elle compte se reconvertir dans la police, en tant que gendarme municipale, chez elle, à Sagonte (près de Valence, en Espagne). « C’est dans les gènes, note-telle. Un cousin et mon frère sont policiers. C’est différent du handball, mais c’est l’autorité, et j’aime bien. Ça fait aussi du bien de changer de vie. Je veux être tranquille, proche de ma famille et profiter de la vie. » Et à savoir si le handball lui manquera d’ajouter : « Je ne sais pas, je fais aussi des études pour être formateur auprès des petits. Si le hand me manque, je pourrai aussi m’investir au club de mon village (au CB Puerto Sagunto, actuellement en seconde division espagnole). » La transmission, toujours.
Brest : Foggea, Filter ; Lassource, Mauny, Toublanc, Coatanéa, Delaye, Foppa, N’Diaye, Jarrige, Kouyaté, Techer, Carlson, Faure, Dembélé, Barbosa, Maslova.