Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Karl Konan, la nouvelle donne des Bleus

Championna­t d’Europe (tour préliminai­re). France - Suisse, aujourd’hui (18 h). Le Montpellié­rain de 28 ans a trouvé sa place chez les Bleus en tant que spécialist­e de la défense.

- Pierre LE GALL (avec Christophe DELACROIX).

À première vue, cela ressemble à un déclasseme­nt. Au fur et à mesure des saisons, jusqu’en 2022, Karl Konan était devenu une arme offensive importante avec Aix. Mais entre son arrivée à Montpellie­r, il y a un an et demi, et ses débuts en équipe de France, le Franco-Ivoirien est revenu à ses premières amours : la défense.

Mais c’est dans le rôle de défenseur quasiment exclusif qu’il a peut- être définitive­ment passé le cap du très haut niveau. C’est peut- être aussi cette fonction qui lui permettra de découvrir les Jeux olympiques, après deux premières compétitio­ns internatio­nales : l’Euro 2022, et donc 2024, avec un sentiment de revanche. « Après le dernier Euro et la 4e place frustrante, tout le monde a envie de montrer un autre visage. »

Six minutes impactante­s contre la Macédoine

Presque une nouvelle carrière, à déjà 28 ans, dix ans après avoir quitté la Côte d’Ivoire, repéré à Abidjan par Daouda Karaboué qui l’avait envoyé vers différents centres de formation de l’Hexagone. Sa naturalisa­tion française en 2018 en avait aussitôt fait un candidat pour rejoindre les Experts.

Aujourd’hui, on ne fait pas plus référencé en France que le Montpellié­rain, quadruple meilleur défenseur de

Starligue (2019, 2021, 2022, 2023). « À Aix, j’étais un jeune défenseur qui se livrait un peu trop, avouait-il au mois de décembre. Aujourd’hui, je parviens à mieux analyser à quel moment mettre de l’énergie ou calmer, quel joueur il faut cibler. »

L’ouverture de l’Euro, mercredi contre la Macédoine du Nord, a tout de suite donné un aperçu du rôle qui attend le roc d’1,96 m avec les Bleus. Alors que ceux- ci rentrent mollement dans leur partie et se retrouvent menés 10- 8, Guillaume Gille fait appel à Konan au bout d’un quart d’heure pour muscler un peu la défense française. Choix payant puisque les Macédonien­s ne marquent plus pendant cinq minutes dans la foulée. Résultat, six minutes seulement de temps de jeu, mais l’impact attendu sur cette courte séquence.

Alors que les coéquipier­s de Nikola Karabatic ont largement de quoi faire en attaque, Konan a en revanche son rôle à jouer en charnière centrale, en relais de Ludovic Fabregas et Luka Karabatic que Guillaume Gille aime associer pour démarrer les rencontres. « C’est ce rôle que j’ai en équipe de France, exprimait-il au terme de la préparatio­n, au tournoi de France à Nantes. Je me sens à l’aise pour exprimer mon potentiel à 100 %. En équipe de France, les places ne sont jamais acquises. En tout cas, moi, j’essaie de donner le maximum. » Pour un joueur qui ne touche plus souvent le ballon, c’est même un prérequis pour exister à haut niveau.

Groupe A

1. Allemagne

2. France

3. Macédoine du Nord

4. Suisse

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| PHOTO : ICON SPORT Karl Konan ballon en main, une image qui devient de plus en plus rare pour le Montpellié­rain, spécialist­e de la défense.

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