Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Mobilisation agricole : un samedi plus
C’était, hier soir, l’option choisie par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs pour poursuivre le mouvement. Hier, des barrages ont été levés, mais des actions ont visé la grande distribution.
Un blocus de la capitale
Faire « le siège de Paris pour une durée indéterminée » à partir de lundi. C’est l’appel lancé, hier soir, par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs du Bassin parisien, pour poursuivre la mobilisation agricole, après la déception suscitée par les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, vendredi. Ce dernier est attendu aujourd’hui dans une exploitation agricole en Indreet-Loire.
La question d’un blocus de la capitale avait été évoquée dans la journée. « Il y a des discussions, il y en a qui tempèrent, il y en a qui décident de tout bloquer », expliquait dans l’après-midi David Sève, de la FDSEA du Gard. De son côté, la Coordination rurale du Lotet- Garonne, à la pointe de la contestation agricole, a annoncé « monter à Paris » lundi pour « bloquer (le marché de) Rungis ».
Des barrages levés
Hier, la mobilisation a marqué le pas, sans s’éteindre pour autant, notamment en direction de la grande distribution (lire aussi en page 3). Une quarantaine d’actions étaient encore engagées sur le territoire hier, contre plus de 110 vendredi, selon les gendarmes. Mais des barrages ont aussi été levés. Dont celui, emblématique, de l’A64, qui avait été le premier du mouvement de colère des agriculteurs à se mettre en place il y a dix jours. « Tout ne sera pas parfait de suite, […] mais il me semble qu’on a été vraiment, vraiment entendus », a affirmé Joël Tournier, éleveur-céréalier mobilisé depuis le début sur ce barrage, avec son ami Jérôme Bayle, devenu une figure médiatique du mouvement.
La filière fraise mobilisée
À Plougastel-Daoulas (Finistère), où le président Macron s’était rendu au lendemain de la tempête Ciaran, une centaine d’agricultrices et agriculteurs de la Confédération paysanne se sont mobilisés pour que « l’État tienne sa parole » après ses promesses d’aides financières. Dans cette commune durement impactée par la tempête dans la nuit du 1er au 2 novembre, Emmanuel Macron avait dit vouloir « sauver la filière fraise ». Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait annoncé la mobilisation d’un fonds de 80 millions d’euros. Mais les exploitants estiment que ces fonds sont bien inférieurs à ceux annoncés.
Des montagnes de détritus
À Guingamp (Côtes-d’Armor), les agriculteurs ont déversé et parfois mis le feu, vendredi soir, à d’importants volumes de pneus, palettes, fumier, détritus en divers endroits de la commune, bloquant l’accès à certaines rues.
Agriculteurs et pêcheurs main dans la main
En Vendée, un barrage filtrant a été mis en place sur le pont de Noirmoutier, hier matin, par des agriculteurs de la FNSEA et des JA, rejoints par une quarantaine de pêcheurs de Saint- GillesCroix- de-Vie, Noirmoutier, l’Île d’Yeu et
Fromentine. Les pêcheurs réclament de l’aide depuis l’interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne, imposée depuis le 22 janvier et jusqu’au 22 février, pour limiter les prises accidentelles de dauphins dans les filets.
Émouvant hommage
Une foule de 4 000 personnes, souvent vêtues de blanc, et roses blanches à la main, s’est rassemblée hier, à Pamiers en Ariège, pour rendre hommage à Camille et Alexandra Sonac, décédées en début de semaine après avoir été accidentellement percutées sur un barrage d’agriculteurs.