Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Le coup depoucede « MonsieurMcDo » aux jeunes
Mario Piromalli possède vingt établissements McDonald’s en Ille- et-Vilaine. Depuis dix ans, il accompagne et aide les jeunes à entreprendre grâce à un système de parrainage bénévole.
« Ce qui m’est arrivé, ça n’aurait pas dû se produire. » Rien, dans les origines de Mario Piromalli, n’aurait pu présager son succès étourdissant.
À 64 ans, le Breton d’adoption retrace volontiers son parcours, attablé sur une banquette du McDonald’s Colombia, à Rennes. Là où tout a commencé.
Natif de Moselle, ce fils d’immigrés italiens s’est vu confier les rênes du fast-food rennais en 1987. « J’avais 28 ans, pas d’argent. » Sa persévérance finit par payer. Son professionnalisme fait le reste.
« J’ai juste appliqué des recettes qui marchent », analyse modestement le « Monsieur McDo » de Bretagne. Tombé dans la marmite de l’humilité dès l’enfance, le sexagénaire a gravi marche par marche les échelons de son empire.
« À mon tour de donner »
« J’ai commencé comme équipier. Je sais ce que peut être l’ingratitude de ce métier. » La valeur du travail et la fibre entrepreneuriale chevillées au corps, Mario Piromalli cultive, surtout, le goût des autres.
Sa carrière construite, le Rennais ressent le besoin d’aider les jeunes entrepreneurs. « Si on ne m’avait pas tendu la main, je n’en serais pas là aujourd’hui. À mon tour de donner. »
En 2014, il fonde « Yao ! » (1), un
fonds de dotation à destination des jeunes qui veulent entreprendre. Parrainés par des chefs d’entreprise, ils bénéficient d’un accompagnement gratuit.
« L’idée n’est surtout pas de les prendre de haut, de jouer les professeurs. On les écoute et on les encourage à être utopiques. » Deux cents patrons bretons font partie du dispositif bénévole, dont bénéficient 322 filleuls.
« Pour participer, il faut vraiment avoir de l’empathie. De la bienveillance. » De l’humilité, aussi, pour reconnaître les erreurs de l’ancienne génération.
490 projets aidés en Bretagne
À l’heure de profondes mutations pour la société et la planète, Mario Piromalli a une intime conviction : la jeunesse rendra le monde meilleur.
« Ils ne veulent pas faire de l’argent. Ils ont à coeur de changer les choses. » D’où l’impérieuse nécessité d’aider celles et ceux qui ne sont pas nés « dans les bonnes familles » à donner vie à leurs rêves.
En dix ans, les membres de Yao ont accompagné 490 projets. « Aujourd’hui, on manque de parrains et marraines », confie le Breton, qui invite ses pairs à rejoindre l’aventure. (1) « En avant » en breton
Un livre
Pour fêter la 10e bougie, le fondateur de Yao ! publie le 30 janvier un livre, « Yao ! Une manière d’entreprendre et de vivre la Bretagne ». Il sera disponible gratuitement sur demande, à l’adresse mail contact@yao.bzh