Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Trésor du breton écrit

1934 : L’Ouest- Éclair produit le premier film parlé en breton « Chanson d’Ar-Mor » de Jean Epstein.

- Bernez ROUZ.

Ce film de fiction de 42 minutes est un événement en Bretagne. Le réalisateu­r Jean Epstein est un profession­nel reconnu tout comme Fañch Gourvil qui signe le scénario : YannVari, en em gavet en e barrez, kenta hini a wel eo Rozenn, merc’h ar maner, ur vinorez. Kroget eo ar bik en e skouarn hag evit plijout d’ar plac’h yaouank e ya da c’houren, ar pezh a ro digarez dezhañ da c’hellout ober goude-se un dro-zañs ganti war ar blasenn (Jean- Marie, de retour dans sa paroisse, rencontre Rozenn, mineure, fille du château. Pour plaire à la fille, il participe à un tournoi de lutte bretonne, l’occasion de danser sur la place).

Mais, la fille du manoir n’est pas pour lui : Gwashañ pezh a zo he c’hulator en deus he frometet d’ur parizian pinvidik ha n’emañ tamm ebet e chal da welet Yann-Vari oc’h ober al lez dezhi (Le pire, c’est que son tuteur l’a promise à un riche parisien qui ne voit pas d’un bon oeil Jean- Marie lui faire la cour).

Jean- Marie va donc gagner son pain comme matelot : Dirollet eo an avel, fall eo ar mor, goullo eo ar rouejoù, Yann-Vari tamallet da vezañ sachet an holl drubuilhoù war ar vag a zo diskennet war ur bern reier (Le vent est déchaîné, la mer est mauvaise, les filets sont vides, on reproche à

Jean-Marie d’avoir attiré tous les malheurs sur le bateau, et on le débarque sur un rocher).

Rozenn, revenue au pays, entend la complainte de son amoureux sur le rocher : Re dost eo aet eus an tornaod, hag ar paour kaezh plac’h yaouank a gouez er mor (Elle s’est approchée trop près du bord de la falaise, la jeune fille tombe en mer).

Le film montre les plus beaux paysages de Bretagne : Ur blijadur eo gwelet Pardon bras Rumengol, bagoù Konk-Kerne o vont d’ar besketaere­zh, Marc’had Kemper, Traezh Dinarz, Porzh Keryann (C’est un plaisir de voir le pardon de Rumengol, les bateaux de pêche de Concarneau, le marché de Quimper, les plages de Dinard, la cour du château de Kerjean).

Mais il n’échappe pas à la critique : Diaes e oa kompren ar gomz, na reont nemet fiñval o diweuz, ar pezh vez gwelet re vat. Un doubler eo a gan drek ar ridoj (On a du mal à comprendre les paroles, on voit qu’ils ne font que bouger les lèvres, un doubleur chante derrière le rideau).

Sous- titré, ce film, véritable carte touristiqu­e, fit à l’époque une belle carrière nationale. Pour le visionner rendez- vous sur le blog http:// www.tresor-breton.bzh

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