Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Le pays de Redon réclame un nouvel hôpital… neuf

Ce territoire, à cheval sur trois départemen­ts, est inquiet pour son établissem­ent vétuste. Hier, quelque 900 habitants étaient mobilisés pour un autre bâtiment qui « réponde aux besoins de la population ».

- Alexandre STEPHANT.

« Avoir un hôpital neuf qui réponde au besoin de la population est une question de dignité. » Ces mots de Mathilde Hignet, députée (La France insoumise) d’Ille- et-Vilaine, lancés sur les marches de l’hôpital de Redon font écho à la forte mobilisati­on, quelque 900 personnes désabusées, hier devant l’établissem­ent de santé.

Les habitant du pays de Redon, à plus d’une heure de route des hôpitaux de Rennes, Nantes, Vannes ou Saint- Nazaire ont encaissé, en serrant les dents, la régulation nocturne des urgences pendant plus d’un an, la fermeture temporaire de lits ou de services, la valse des intérimair­es ou encore la menace qui plane sur la psychiatri­e mais, depuis plus d’un mois, la coupe est pleine.

Un projet d’hôpital neuf remis en cause

« L’ARS (agence régionale de santé NDLR) nous a menés en bateau », tempête Pascal Duchêne, le maire de Redon, entouré de dizaines d’élus et parlementa­ires des trois départemen­ts mais aussi des syndicats et associatio­ns d’usagers.

Il fait référence au projet de nouvel hôpital à l’étude depuis cinq ans. Tout était sur les rails pour qu’un ensemble immobilier regroupant la médecine, la chirurgie et l’obstétriqu­e soit reconstrui­t 500 m plus au nord du site actuel.

Au vu du montant, l’agence régionale de santé a engagé une étude et

l’État a sorti du chapeau une alternativ­e : rénover en partie le bâtiment actuel et construire un nouveau plus modeste sur le parking tout à côté, 70 millions moins cher.

« On perd des lits en médecine et maternité. Il n’y a plus de soins palliatifs dans ce scénario », fulminent les syndicats. Les places de stationnem­ent s’envolent dans un territoire rural où rien n’est vraiment possible sans la voiture.

L’inquiétude est plus grande quand

il s’agit de calendrier. « L’hôpital devait initialeme­nt ouvrir en 2026. On nous parle aujourd’hui de 2030. Et pourquoi pas 2035 alors ? C’est inacceptab­le ! » lance Jean-François Mary, président de Redon agglomérat­ion.

D’autant qu’il y a urgence. L’hôpital actuel, construit dans les années 1970, a fait son temps. À tel point qu’il ne peut accueillir des patients qu’au prix de coûteuses adaptation­s transitoir­es qui, de fait, s’éternisent. Alors

forcément, la population de Redon, souvent sans médecin traitant, dont les indicateur­s de santé sont moins bons qu’ailleurs, réclame « d’avoir le même accès aux soins que les autres ».

Ils le rediront « plus nombreux », le 23 mars espérant que le rapport de force conduise à un accord « comme à Carhaix ». Là où la mobilisati­on de la population avait rebattu les cartes.

 ?? | PHOTO : MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE ?? Autour de 900 personnes se sont rassemblée­s, hier en fin de matinée, pour défendre le projet d’un nouvel hôpital à Redon (Ille-et-Vilaine).
| PHOTO : MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE Autour de 900 personnes se sont rassemblée­s, hier en fin de matinée, pour défendre le projet d’un nouvel hôpital à Redon (Ille-et-Vilaine).

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