Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Après Ciaran, la Conf’ veut les aides promises
Hier, une centaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne se sont retrouvés à Plougastel-Daoulas, là où le Président s’était rendu au lendemain de la tempête.
Trois mois après le passage dévastateur de la tempête Ciaran dans le nord- ouest de la France, les agriculteurs finistériens de la Confédération paysanne demandent des comptes. Ce samedi à 14 h, une centaine de personnes sont réunies devant la mairie de Plougastel-Daoulas (Finistère). Elles demandent un versement rapide des aides promises par l’État.
« Ce que nous demandons est simple, c’est que le Président tienne parole », souligne Bastien Moysan, pêcheur paysan à Daoulas et porteparole de la Confédération paysanne.
Le 3 novembre, au lendemain de la tempête, Emmanuel Macron s’était déplacé à Plougastel-Daoulas. Sur le perron de mairie, il avait annoncé « être au côté des Bretons ». Quelques heures plus tard, il avait visité une exploitation agricole détruite à 95 %. Emmanuel Macron annonçait alors vouloir « se retrousser les manches » pour « sauver la filière fraise ».
« Insuffisant »
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait aussi annoncé, le 17 novembre, la mobilisation d’un fonds de 80 millions d’euros. Bastien
Moysan estime que les fonds sont réalité, bien inférieurs à ceux annoncés : « Une enveloppe de 30 millions arrive en février pour la Bretagne, la Normandie et les Hauts de France. Une seconde enveloppe de 30 millions va suivre au printemps. » Un chiffre « insuffisant » pour la Confédération paysanne.
Bastien Moysan poursuit : « Nous avions demandé 20 000 € supplémentaires par exploitant agricole fortement touché pour compenser la perte de salaire qui va découler de
la récolte 2024. » Un système jugé « inégal »
Jeudi 1er février, va ouvrir le premier guichet de distribution de 30 millions d’euros d’aides. Il sera suivi d’un second guichet du même montant en mars.
Le principal problème de ce fonctionnement ? L’argent est envoyé dans le sens d’inscription des agriculteurs à ce guichet. Un fonctionnement « inégal » pour Sandrine Gawron, maraîchère en légumes bio à Plougastel-Daoulas : « Les grosses coopératives ont des comptables qui ont déjà tout préparé. Nous, petits agriculteurs, on a notre travail quotidien et on risque de s’inscrire après ces grosses entreprises. »
Dans la nuit de la tempête, elle a perdu l’entièreté de ses infrastructures. Depuis, elle attend avec impatience des aides qui n’arrivent pas, ne lui laissant pas le choix que de retarder les travaux de reconstruction : « n a déjà perdu les récoltes de printemps, espérons avoir au moins celles d’été. »