Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Ce festival rassemble religions et convictions
Ce week- end, l’interfestival des religions et des convictions accueille chrétiens, musulmans, juifs, athées… à Saint- Jacut- de-la-Mer. Avec une croyance : « Les spiritualités peuvent nous rassembler. »
La Bible, le Coran, la Torah… : ces textes sacrés sont réunis sur une table en contrebas de l’estrade, dans la salle de l’Arbre de l’abbaye de Saint- Jacut- de-la-Mer, près de Dinan.
Établi non loin du bout de la presqu’île, le monastère bénédictin invite à l’apaisement. C’est d’autant plus vrai quand sonne l’heure de l’interfestival des religions et des convictions (1), qui se tient cette année du vendredi 26 au dimanche 28 janvier. Catholiques, protestants, juifs, musulmans, bouddhistes, mais aussi agnostiques ou athées se côtoient et échangent au rythme de tables rondes, déjeuners, ateliers, balades…
Imam, pasteure, moine bouddhiste…
« L’idée est de se nourrir les uns les autres, d’aller puiser à toutes les sources et de découvrir que la spiritualité transcende les religions, souligne Laurent Grzybowski, journaliste et auteur, coordinateur depuis une dizaine d’années du rendez-vous. Si on les vit sérieusement, les spiritualités peuvent nous rassembler. »
L’art se trouve au coeur de cette 28e édition, « un sujet qui permet de
nous élever et de ne pas rester dans la lourdeur de notre monde », remarque Laurent Grzybowski, en ces temps marqués par plusieurs guerres, dont celle entre Israël et le Hamas.
« La recherche de l’harmonie entre tous les êtres, c’est un des défis de
notre époque. Ces initiatives donnent un peu d’espoir par rapport à l’atmosphère ambiante », observe Mehand Iheddadene. L’imam de la mosquée de Lannion a participé à une table ronde avec Lama Jigmé Thrinlé Gyatso, moine et aumônier bouddhiste et Aliénor Bourdais, membre de Coexister, mouvement interconvictionnel réunissant des jeunes de 15 à 35 ans.
« C’est réjouissant, car on n’a pas beaucoup d’occasions de rencontrer ceux qui sont différents de nous, confirme Agnès Pascaraut, pasteure de Saint-Brieuc, qui participe pour la première fois à l’événement réunissant, cette année, 170 personnes. J’ai grandi dans une famille où il y avait à peu près toutes les religions et aussi des athées. Ça rend plus vivant. »
Intellectuel juif, auteur dernièrement de Jésus ou Le messianisme à la lumière de la Torah, Hervé Elie Bokobza est, quant à lui, un habitué de l’interfestival. « Ce qui me tient le plus à coeur, c’est la fraternité en profondeur, avec un espace de discussion où tout est possible, précise- t- il. Il faut éclater nos bulles et aller vers l’autre. C’est le cas ici. » (1) Organisé en partenariat avec Coexister, Hermeneo, Les Amis de la Vie et la coordination interconvictionnelle du Grand Paris.