Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Ils vont porter le feu de l’olympisme et ses valeurs

Trois Costarmori­cains feront progresser la flamme olympique dans l’Ouest, avant Paris 2024 : Mathieu Goujon, parasurfeu­r perrosien, Carine Chevance, postière à Guingamp et Noah Le Mée, jeune de Bobital.

- Victor GUILLAUD-LUCET, Fabienne MENGUY et Thibault BURBAN.

La Torche olympique pour Mathieu Goujon

Quand on lui demande s’il s’est un jour rêvé porteur de la flamme olympique, Mathieu Goujon répond sans une once d’hésitation : « Jamais. Mais en même temps, depuis quelques années, il m’arrive plein de choses que j’aurais cru impossible­s », confie, dans un sourire, le parasurfeu­r de Perros- Guirec.

Il faut dire qu’après son accident de moto, en 2010, puis l’amputation de sa jambe, en 2016, rien ne laissait présager que le jeune homme de 34 ans deviendrai­t un jour athlète de haut niveau. Pourtant, en l’espace de deux ans, Mathieu Goujon est devenu un surfeur accompli et a même fini dixième lors des championna­ts du monde de parasurf, en novembre, en Californie.

Et le surfeur n’est pas encore arrivé en haut de la vague : vendredi 7 juin, il fera partie des 24 surfeurs bretons qui se relaieront lors du passage de la flamme olympique à… la pointe de la Torche, en Finistère. Chaque relayeur courra seulement 200 mètres avant de transmettr­e le feu symbolique : « Ce n’est pas énorme, mais je vais quand même reprendre les footings », s’amuse Mathieu.

Au- delà de l’honneur que représente cette sélection, le Trégorrois y voit aussi l’occasion de transmettr­e un message : « Qu’on voie ma tête à la télé, je m’en fiche, honnêtemen­t. L’important, c’est de légitimer les parasporti­fs, de militer pour que le parasurf évolue et que la pratique prenne la place qu’elle mérite au sein des plus grandes compétitio­ns. »

Car si le surf fait partie des sports olympiques depuis les JO 2020, les parasurfeu­rs restent jusqu’ici privés de Jeux paralympiq­ues : « Plus on parlera de cette pratique et plus elle se démocratis­era », assure Mathieu.

Comme une lettre à la poste pour Carine Chevance

Elle est la seule agente de La Poste à avoir été choisie pour porter la flamme olympique, dans les Côtesd’Armor. Plutôt sportive, pratiquant notamment la course et le trail, Carine Chevance, 47 ans, chargée de clientèle à La Poste de Guingamp, est ravie de pouvoir prendre part aux relais des éclaireurs.

Parcourir 200 m à une allure de 4 km/h, en portant la torche de 1,5 kg, « me semble dans mes compétence­s », sourit- elle. Mais, ce qui la comble le plus, c’est « de pouvoir participer à cette aventure qui, je le sais, ne se représente­ra pas ». C’est donc tout un « symbole » pour cette postière qui ne sait pas encore où, ni quand, elle rejoindra ses autres collègues bretons pour porter la flamme

olympique.

Car ils seront sept Bretons et Bretonnes, au total, à représente­r le groupe La Poste, sur un effectif de 140 à l’échelle nationale.

Encore un événement de « fou » pour Noah Le Mée

« Ça va faire deux années de dingue ! » Après avoir relevé avec brio le défi de la Diagonale des fous, en octobre, à La Réunion, avec l’associatio­n Nos Limites, le Bobitalais Noah Le Mée a reçu, la semaine dernière, la confirmati­on de sa participat­ion au relais de la flamme olympique. L’annonce a été faite sur les réseaux sociaux, dimanche 21 janvier.

« Cela veut dire que notre projet “Diag de ouf” a parlé, remarque avec fierté l’adolescent de 16 ans, atteint

d’une paralysie cérébrale. Je ne m’attendais pas à ça. On a fait un dossier par hasard… » Une membre de l’associatio­n Nos Limites, qui a porté Noah en joëlette à La Réunion, avait proposé sa candidatur­e en juin.

« On avait un peu oublié, avec la Diagonale des fous entre-temps, glisse dans un sourire Aurélie, la maman de Noah. On pensait avoir un peu de repos en 2024 (rires) ! On n’a pas plus d’informatio­ns pour le moment, on attend d’en savoir plus. »

« Cela va quand même demander moins de préparatio­n que la Diagonale des fous », relativise Noah, toujours partant.

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| PHOTO : MATHIEU PATTIER / OUEST FRANCE Malgré son handicap, Mathieu Goujon s’est découvert une passion, le surf, qu’il pratique sur les côtes bretonnes. Sportive dans l’âme, Carine Chevance a aussi été sélectionn­ée pour participer au parcours de la flamme olympique, de même que Noah Le Mée, ici lors d’un entraîneme­nt à Dinan avant la Diagonale des fous (La Réunion).

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