Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Ils veulent déjà rallumer la flamme

France - Danemark, ce dimanche (17 h 45). Les Bleus sont des miraculés. Ils veulent s’en servir pour remporter un titre qui leur échappe depuis dix ans.

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Ils règnent sans partage sur la carte du monde depuis 2015. Ils ne se contentent pas de s’habiller d’or, ils partagent le plus souvent le couvert en finale, comme à Tokyo en 2021, lors des Jeux olympiques (25-23 pour les Bleus) ou lors du Mondial 2023 à Stockholm, où les Danois ont pris leur revanche de façon éclatante et indiscutab­le (34-29).

Cependant, sans que l’on sache l’expliquer, le Vieux Continent se refuse à eux depuis maintenant dix ans pour les Français et encore plus longtemps pour leurs plus fidèles ennemis. Le handball tricolore a beau regorger de toiles de maître, le chefd’oeuvre réalisé ce dimanche de grand froid, en janvier 2014 à Herning, dans le Jutland, au milieu de nulle part, devant 14 000 maillots rouges médusés, est exposé à la lumière pour toujours. Les joueurs de Claude Onesta avaient marché sur les Danois sans être inquiétés une seconde (41-32). La France avait confirmé qu’à chaque fois qu’elle atteint une finale d’un championna­t d’Europe (2006, 2010 et 2014), elle en repart avec le trophée.

Gérer l’ascenseur émotionnel

Nikola Karabatic et Mikkel Hansen étaient déjà de la partie. L’homme au bandeau et au poignet magique ne marque plus autant, mais sa science du jeu et sa capacité à faire circuler le ballon demeurent intactes pour servir

son blondinet de pivot, Saugstrup, ou décaler son ailier élastique et tatoué, Jakobsen. « Ce Danemark, c’est avant tout pour moi son duo de gardien (Landin/Nielsen) et la qualité de ses solistes, Gidsel, Pytlick ou Lauge Schmidt, qui nous en a mis dix l’an dernier alors qu’il sortait de nulle part », rappelle le sélectionn­eur Guillaume Gille.

Vaillants, agressifs, les Allemands

ont montré le chemin à suivre durant une mi-temps. Ils ont prouvé que ces Danois n’aimaient pas qu’on vienne les toucher. « Cela va être une vraie guerre psychologi­que et tactique », prévient l’arrière droit, Valentin Porte, l’un des trois rescapés de 2014 avec les Karabatic. Contre la Suède, on a eu une petite aide divine. J’espère que cela nous sourira jusqu’au bout. »

Le Montpellié­rain est persuadé que ce but improbable d’Elohim Prandi, alors que l’équipe de France était « à moitié morte » selon l’expression de son sélectionn­eur, va constituer « un petit coup de boost ».

Au- delà des trous d’air, notamment au retour des vestiaires, dont les Bleus devront s’abstenir, de la profondeur de banc dont Guillaume Gille devra se servir, le sort de cette finale reposera très certaineme­nt une nouvelle fois sur le duel à distance entre les gardiens de but, Samir Bellahcene et Emil Nielsen. La France portera son costume favori. « Nous sommes un peu leurs underdog (outsider). J’espère que ce statut va nous permettre de jouer notre meilleur handball », rappelait hier matin, Nikola Karabatic.

C’est un songe en hiver. Espérons qu’il se terminera, lui aussi, en feu d’artifice et par une cuite mémorable au pied de la cathédrale de Cologne où les traînards ont leurs quartiers.

Christophe DELACROIX.

Absent. Melvyn Richardson devrait manquer la finale. L’arrière droit a été autorisé à quitter le groupe pour assister à la naissance de son enfant.

Réclamatio­n. La réserve déposée par la Suède à l’issue de la demi-finale, concernant le but d’Elohim Prandi a été déboutée, comme attendu, par la Fédération européenne.

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| PHOTO : REUTERS Nikola Karabatic part à la recherche d’un quatrième sacre européen en autant de finales.

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