Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La patience de Nils Allègre a payé
Coupe du monde. Après le doublé historique de Cyprin Sarrazin à Kitzbühel, c’est cette fois Nils Allègre qui s’est distingué en remportant, à 30 ans, son premier succès sur le Super- G de Garmisch.
À 30 ans et pour son 102e départ en Coupe du monde, Nils Allègre est monté pour la première fois sur un podium, et sur la plus haute marche, en super- G à Garmisch- Partenkirchen (Allemagne), hier.
Après son exceptionnel doublé en descente à Kitzbühel (Autriche) la semaine dernière, tous les regards étaient tournés vers Cyprien Sarrazin. Mais un Haut-Alpin peut en cacher un autre. Car c’est Nils Allègre qui a cette fois pris la lumière.
Sur une piste salée en raison des températures douces, « j’ai fait un super ski aujourd’hui. J’avais des sensations incroyables », a commenté Nils Allègre après la course. En un peu moins d’une minutes et douze secondes, il a devancé l’Italien Guglielmo Bosca et le Suisse Loïc Meillard. Petit événement, le Suisse Marco Odermatt a manqué le podium d’un super- G pour la première fois depuis mars 2022.
Émulation chez les Bleus
Alors que les derniers concurrents s’élançaient, Allègre n’a pas voulu se lâcher. « Je suis trop sensible, moi », a-t-il glissé, avec la mésaventure de Val Gardena cet hiver encore présente à l’esprit (il avait manqué le podium, après le passage de l’Américain Bryce Bennett avec le dos
sard 34). Au moment de La Marseillaise, les émotions sont finalement sorties et les larmes ont commencé à couler. « On fait un sport de sensations et dans les moments difficiles, j’essaie de me rappeler qu’on est dehors, qu’on vit des moments incroyables. »
Ralenti par des pépins physiques à répétition (problèmes au tibia, au dos, à la main, une épaule luxée l’hiver dernier), il apprécie de pouvoir enfin skier sans douleur au tibia. Le skieur de Serre- Chevalier confirme l’exceptionnelle saison du groupe de vitesse français masculin, qui en est déjà à cinq victoires et sept podiums au total. « Je ne sais pas le déclic qu’il a eu, mais je pense que j’ai montré un peu la voie. J’ai prouvé que c’était possible, et qu’il ne faut pas avoir de complexes. Juste après mes deux victoires, tac, il se débloque et il en gagne une », a estimé Cyprien Sarrazin, 11e hier.
« On sait tous qu’il est capable de gagner des courses, lui devait aussi s’en persuader. Depuis le début de la saison, avec les résultats de Cyprien et des autres, ça l’a poussé vers le haut, il a crû en lui. Il le mérite », a estimé l’entraîneur en chef du groupe de vitesse, Xavier Fournier-Bidoz. « On est une team vraiment très soudée, et c’est grâce à cette émulation-là que j’ai pu faire ces résultats et qu’aujourd’hui il le fait. C’est chouette ! », a ajouté Sarrazin.
La Norvégienne Ragnhild Mowinckel a signé sa première victoire dans une descente de Coupe du monde, hier à Cortina (Italie), où elle a profité, après une longue interruption, d’une amélioration des conditions.
Les deux descentes de Chamonix, programmées les 2 et 3 février, ont été annulées en raison d’une météo attendue trop douce, ont annoncé les organisateurs hier.