Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Les policiers municipaux veulent une prime de risque
Près de 150 policiers municipaux et gardes champêtres bretons et normands ont fait le déplacement, samedi, à Rennes. Ils demandent le même traitement que les policiers nationaux.
Ils sont entre 24 000 à 25 000 en France, plus habitués à surveiller les défilés qu’à manifester eux-mêmes. Pourtant ils ont tendance à se rebiffer ces derniers temps. Mais à Rennes, samedi, les événements ont joué contre eux. Policiers municipaux (PM) et gardes champêtres ont été contraints d’avancer à 10 h leur rassemblement prévu à 14 h, comme dans plusieurs villes de France. « Les autorités nous l’ont demandé en raison d’une autre manifestation (contre le projet de loi immigration) prévue à la même heure », explique la quinzaine de syndicalistes présente le matin, devant la préfecture.
Une quinzaine à 10 h… Près de 150 à 14 h
Top tard pour prévenir tout le monde, « d’autant que la plupart des collègues avaient pris leurs billets de train ». Résultat, à 14 h, ils étaient beaucoup plus nombreux devant les grilles de la préfecture, pour le rendez-vous non officiel. « Nous demander de changer l’organisation au dernier moment, ça n’a aucun sens. En quoi notre action aurait- elle troublé l’ordre public ?, interroge le Finistérien Fabrice Asson, président de la
Fédération nationale des policiers municipaux. En plus, il n’y a personne de la préfecture pour nous recevoir. Cela montre le peu de considération de l’État. »
Les municipaux en uniforme, employés par les mairies, veulent se rapprocher d’une égalité de traitement avec leurs collègues de la
police nationale, fonctionnaires d’État. Leurs statuts diffèrent, leurs études et leurs missions aussi. Policiers municipaux et gardes champêtres ne font pas d’enquête et n’assurent pas le maintien de l’ordre.
« Mais pour le reste, c’est pareil. Nous sommes exposés aux mêmes problèmes de sécurité et de délinquance sur le terrain », remarque Jérôme Jourdan, délégué FO des territoriaux rennais et policier municipal. Il note au passage que « nos effectifs augmentent, conséquence de la baisse du nombre de policiers nationaux ».
Les agents de « la PM » demandent l’instauration d’une « prime de risque » nationale harmonisée à hauteur de 25 % du traitement, la prise en compte de cette prime dans le calcul de la retraite, le recrutement en catégorie B (C aujourd’hui) et la bonification d’une année tous les cinq ans pour réduire l’âge de départ en retraite. « Ce qui nous permettrait de partir à 57 ans, comme nos collègues de la police nationale, au lieu de 64 ans. »
Depuis plusieurs mois, le dialogue était engagé avec Dominique Faure, ex-ministre déléguée aux collectivités territoriales, mais le remaniement ministériel a stoppé net les discussions.
« Nous étions pourtant sur le point d’aboutir, d’où cette journée d’action du 3 février dans toute la France. »