Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Ces artistes mêlent les genres pour parler de la mer

Marie Bobin et François Gaillard, artistes récemment installés à Paimpol, ont créé Jeter l’encre. Un spectacle itinérant qui mélange, en direct, chant, musique, dessins et interviews.

- Marie DESEVEDAVY.

Une scène, quatre arts, deux performeur­s, trois écrans, un seul spectacle. Avec Jeter l’encre, la nouvelle création itinérante de Marie Bobin et François Gaillard, les spectateur­s naviguent entre plusieurs supports. « Cela fait plus de deux ans que l’on travaille sur ce spectacle », calcule le couple, installé depuis septembre, à Paimpol. Pendant la prestation, c’est du chant, des instrument­s, des dessins et des interviews qui s’entremêlen­t.

« Je chante des musiques françaises, depuis les années 2000, rembobine l’enseignant vidéo, à l’IUT de Lannion. Lors de mes concerts, les gens ont entre 50 et 70 ans, ils aiment les beaux textes. Mais je m’étouffais un peu, il ne se passait rien. » Ce qui lui manque ? De l’interactio­n, de l’immersif. Et surtout « de la vidéo ».

« Voir le dessin se former en direct »

Le multi-instrument­iste propose alors à sa compagne, illustratr­ice et carnettist­e, de combiner les genres en « projetant ses dessins à l’encre pour insérer du réel ». C’est à ce moment-là que les « concerts dessinés » voient le jour. Une manière, aussi, de « mélanger le public dans la salle ». Ensemble, ils installent une caméra au- dessus d’une table, de telle manière qu’au rythme des notes d’accordéon, de flûte traversièr­e et de piano, « on voit le dessin se former en direct, sourit Marie Bobin. Les chansons durent deux, trois minutes. Donc il doit être hyper- efficace et évocateur ».

Mais les amoureux vont encore

plus loin que Tracer la route, leur premier spectacle de ce type, racontant leur vie en camion aménagé, leur périple et leurs galères. Pour Jeter l’encre, qui s’intéresse cette fois à l’univers maritime, ils réalisent des entretiens avec plusieurs personnali­tés, comme la navigatric­e Isabelle Autissier ou le skipper Yvan Bourgnon.

« Nous avons pris le temps de rencontrer et de discuter avec plusieurs personnes, pour parler de leur lien avec la mer : des plongeurs, des pêcheurs, des glaciologu­es, des

gardiens de phare, des ONG », énumèrent Marie Bobin, native des Alpes, et François Gaillard, originaire de Paris.

« De l’émotion et de la sincérité »

Des morceaux d’interviews sont ensuite retransmis pendant le concert dessiné. « C’est un temps d’écoute, sans dessin ni musique. On veut que les spectateur­s rencontren­t le monde marin. Le partager au plus grand nombre », insistent, d’une même voix, les néo-Paimpolais.

L’enseignant à l’IUT de Lannion se dit « fier » d’avoir réussi à retransmet­tre « l’émotion et la sincérité » des échanges : « Il y a des moments qui me donnent des frissons. »

Samedi 10, à 17 h, Jeter l’encre au centre culturel le Cap, à Plérin ; dimanche 25, à 16 h, de Tracer la Route, à la Fabrique à Paroles, à Paimpol ; mardi 27 février, à 20 h 30, Jeter l’encre, au Ciné Breizh, à Paimpol.

 ?? | PHOTO : ARNAUD DESCHAMPS ?? Sur scène, François Gaillard et Marie Bobin mêlent le chant, la musique, des dessins et des vidéos. Leur nouveau concert dessiné, « Jeter l’encre », s’intéresse à la mer.
| PHOTO : ARNAUD DESCHAMPS Sur scène, François Gaillard et Marie Bobin mêlent le chant, la musique, des dessins et des vidéos. Leur nouveau concert dessiné, « Jeter l’encre », s’intéresse à la mer.

Newspapers in French

Newspapers from France