Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La maison autonome, un rêve devenu réalité
Archi. Ils sont autosuffisants en électricité, en eau chaude sanitaire et en chauffage : les habitants de cette maison igloo, en bois, ont fait le choix de la sobriété, sans sacrifier leur confort.
Il y a seulement dix ans, la maison autonome ne faisait pas vraiment rêver les foules. Architecte à Vertou (Loire-Atlantique), Dominique Lasne y a toujours cru. Depuis de nombreuses années, il propose des modèles de maisons autonomes en chauffage, eau chaude et assainissement. Situé dans le petit bourg vendéen de La Chapelle-Palluau, ce projet livré en 2020 répond aux besoins d’une famille désireuse de réduire son empreinte écologique, mais aussi sa facture énergétique.
Cette construction bioclimatique, c’est-à- dire qui tire parti de l’environnement, adopte la morphologie de l’igloo qui, selon son concepteur, « limite les déperditions de chaleur par les parois et les fenêtres de 20 à 25 %. Ajoutons à cela une bonne isolation : un « manteau » de 20 cm dans les murs et de 30 cm au plafond, en laine de bois, pour maintenir la température de confort. »
Des équipements simples et efficaces
La façade nord de la maison reste peu ouverte. À l’inverse, celle du sud comporte de larges baies vitrées coulissantes, au rez- de- chaussée, et des fenêtres en bandeau, dans la partie haute. L’objectif étant de récupérer un maximum d’apports de chaleur en hiver, lorsque le soleil bas frappe à la perpendiculaire du vitrage. En été, deux larges casquettes empêchent le rayonnement plus vertical d’entrer par les ouvertures.
À l’intérieur, les systèmes de chauffage et de rafraîchissement sont simples mais efficaces, comme ce poêle
bouilleur, qui apporte également le complément de chaleur pour le ballon d’eau chaude, lorsque le solaire thermique ne suffit plus. En été, un serpentin relié à une cuve d’eau fraîche, enterrée dans le jardin, circule dans une paroi en brique de terre crue pour rafraîchir l’atmosphère. En hiver, la même paroi accumule la chaleur du soleil et celle du poêle pour la restituer lentement dans la nuit.
Et pour les besoins en énergie, seize panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité stockée via des batteries au plomb – un bémol écologique certes, tout comme le groupe électrogène de secours, qui peut
prendre le relais lorsque la production photovoltaïque est insuffisante. « Vivre dans une maison comme celle- ci consiste aussi à réduire ses besoins : limiter l’usage du lavevaisselle en hiver, laver en machine à l’eau froide, etc. », avance Dominique Lasne.
À l’intérieur, l’espace semi- circulaire, très ouvert et en double hauteur,
favorise l’éclairage naturel. Le placage des murs en panneaux de peuplier réchauffe l’ambiance. À l’étage, un plateau en mezzanine offre la possibilité de télétravailler. Plus qu’un habitat, cette maison offre un mode de vie.