Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

La maison autonome, un rêve devenu réalité

Archi. Ils sont autosuffis­ants en électricit­é, en eau chaude sanitaire et en chauffage : les habitants de cette maison igloo, en bois, ont fait le choix de la sobriété, sans sacrifier leur confort.

- Texte : Anne-Élisabeth BERTUCCI. Photos : Michel OGIER.

Il y a seulement dix ans, la maison autonome ne faisait pas vraiment rêver les foules. Architecte à Vertou (Loire-Atlantique), Dominique Lasne y a toujours cru. Depuis de nombreuses années, il propose des modèles de maisons autonomes en chauffage, eau chaude et assainisse­ment. Situé dans le petit bourg vendéen de La Chapelle-Palluau, ce projet livré en 2020 répond aux besoins d’une famille désireuse de réduire son empreinte écologique, mais aussi sa facture énergétiqu­e.

Cette constructi­on bioclimati­que, c’est-à- dire qui tire parti de l’environnem­ent, adopte la morphologi­e de l’igloo qui, selon son concepteur, « limite les déperditio­ns de chaleur par les parois et les fenêtres de 20 à 25 %. Ajoutons à cela une bonne isolation : un « manteau » de 20 cm dans les murs et de 30 cm au plafond, en laine de bois, pour maintenir la températur­e de confort. »

Des équipement­s simples et efficaces

La façade nord de la maison reste peu ouverte. À l’inverse, celle du sud comporte de larges baies vitrées coulissant­es, au rez- de- chaussée, et des fenêtres en bandeau, dans la partie haute. L’objectif étant de récupérer un maximum d’apports de chaleur en hiver, lorsque le soleil bas frappe à la perpendicu­laire du vitrage. En été, deux larges casquettes empêchent le rayonnemen­t plus vertical d’entrer par les ouvertures.

À l’intérieur, les systèmes de chauffage et de rafraîchis­sement sont simples mais efficaces, comme ce poêle

bouilleur, qui apporte également le complément de chaleur pour le ballon d’eau chaude, lorsque le solaire thermique ne suffit plus. En été, un serpentin relié à une cuve d’eau fraîche, enterrée dans le jardin, circule dans une paroi en brique de terre crue pour rafraîchir l’atmosphère. En hiver, la même paroi accumule la chaleur du soleil et celle du poêle pour la restituer lentement dans la nuit.

Et pour les besoins en énergie, seize panneaux photovolta­ïques produisent de l’électricit­é stockée via des batteries au plomb – un bémol écologique certes, tout comme le groupe électrogèn­e de secours, qui peut

prendre le relais lorsque la production photovolta­ïque est insuffisan­te. « Vivre dans une maison comme celle- ci consiste aussi à réduire ses besoins : limiter l’usage du lavevaisse­lle en hiver, laver en machine à l’eau froide, etc. », avance Dominique Lasne.

À l’intérieur, l’espace semi- circulaire, très ouvert et en double hauteur,

favorise l’éclairage naturel. Le placage des murs en panneaux de peuplier réchauffe l’ambiance. À l’étage, un plateau en mezzanine offre la possibilit­é de télétravai­ller. Plus qu’un habitat, cette maison offre un mode de vie.

 ?? PHOTO MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE. ?? Les nombreuses ouvertures, orientées sud, favorisent les apports de lumière et de chaleur.
PHOTO MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE. Les nombreuses ouvertures, orientées sud, favorisent les apports de lumière et de chaleur.
 ?? PHOTO M. O., O.-F. ?? Un intérieur chaleureux, au volume spacieux sur toute la hauteur.
PHOTO M. O., O.-F. Un intérieur chaleureux, au volume spacieux sur toute la hauteur.
 ?? PHOTO M. O., O.-F. ?? La façade nord, en forme de dôme, limite les déperditio­ns thermiques.
PHOTO M. O., O.-F. La façade nord, en forme de dôme, limite les déperditio­ns thermiques.
 ?? PHOTO M. O., O.-F. ?? Des pilotis pour éviter les remontées d'humidité.
PHOTO M. O., O.-F. Des pilotis pour éviter les remontées d'humidité.
 ?? PHOTO M. O., O.-F. ?? Sur le toit, des capteurs et panneaux solaires.
PHOTO M. O., O.-F. Sur le toit, des capteurs et panneaux solaires.
 ?? PHOTO M. O., O.-F. ?? Un premier étage lumineux.|
PHOTO M. O., O.-F. Un premier étage lumineux.|

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