Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Jonathan Zaccaï, père débordé par sa Tribu

Série. Le comédien belge du Bureau des légendes est à l’affiche d’une comédie, sur TF1. À la tête, avec Alix Poisson, d’une famille nombreuse recomposée.

- Pascale LE GARREC.

Un éternel et irrésistib­le petit sourire en coin. Concentré et attentif. Des manières de celui qui « ne se la pète pas ». Difficile de ne pas tomber sous le charme de Jonathan Zaccaï.

De battre mon coeur s’est arrêté (2005) au Grand bain (2018) avec Gilles Lellouche, il a aussi incarné Le rôle de sa vie ou hanté la télé dans la série Les Revenants.

Le comédien revient cette semaine sur le petit écran, à la tête d’une Tribu recomposée. Père d’un enfant premier de la classe sage comme une image, il fait face à une Alix Poisson plus olé olé, mère de trois enfants pas toujours faciles à canaliser. Une famille d’aujourd’hui où cultures et éducations s’entrechoqu­ent. Des scènes de la vie quotidienn­e dépeintes avec pas mal d’humour.

Père à la bonne franquette

« Ce n’est pas un rôle sur lequel on fait un travail de compositio­n de dingue. Mais pour le préparer, je me suis demandé : comment est- ce que je peux vivre avec tous ces enfants ? Comment ça se passe chez les autres ? » Sa femme lui conseille Familles nombreuses, la vie en XXL, émission de téléréalit­é de TF1. « C’était touchant, je voyais des mecs qui faisaient des tableaux Excel, des plannings, comme Martin », son personnage dans la série La Tribu.

Dans la vraie vie, avec son unique ado de fils, Jonathan Zaccaï se présente comme un père « moins au taquet » que dans cette comédie familiale, qui devrait faire de belles audiences sur TF1. « Disons que contrairem­ent à Martin, je ne fais pas semblant de vouloir m’organiser. Avec moi, c’est à la bonne franquette. »

Évidemment, dans la rue et ailleurs, tout le monde lui parle encore de Raymond Sisteron, l’agent claudiquan­t des services secrets, référent des « clandés », qu’il a incarné durant les cinq saisons du Bureau des légendes (entre 2015 et 2020). « Il arrive encore qu’on me demande comment va

ma jambe. Ce n’est pas si fréquent de travailler sur des projets d’une si grande qualité et que les gens aiment autant. C’est une fierté. Oui, Le Bureau des légendes a été un très bon accélérate­ur de carrière pour moi, c’est clair. »

Lui qui s’orientait vers la réalisatio­n (il a signé un long-métrage en 2011, JC comme Jésus Christ) travaille aujourd’hui sur un scénario. Une comédie qu’il coécrit avec sa

femme, la comédienne Élodie Hesme (Cherif). « Trop tôt pour en parler, on est en plein dedans… » élude- t- il.

Rien à voir, assure l’acteur, avec le livre qu’il avait publié en 2021, Ma femme écrit (un titre qui disait vrai : sa compagne est également parolière). Rien à voir non plus avec sa mère, la peintre Sarah Kaliski, personnage au coeur (avec sa femme) de ce roman d’autofictio­n.

Né à Bruxelles en 1970, de nationalit­é belge, Jonathan Zaccaï est venu, après son lycée, tenter sa chance à Paris, où il a « très vite travaillé. Être adopté par la France, c’était cool. Je lui suis quand même très reconnaiss­ant. »

« En Belgique, de la folie »

Dans le cinéma belge, il note « un avant (Benoît) Poelvoorde et un après Poelvoorde ». « Comme il y a un avant et un après Jésus- Christ », affirme-t-il. Son cultissime C’est arrivé près de chez vous (1992) et son personnage « complèteme­nt dingue » ont rendu la Belgique « cool ». « C’est vrai qu’il y a, comme dans ce film, une folie dans ce pays… »

L’acteur prend l’exemple des plateaux de tournage, hiérarchis­és en France (« ce qui est bien aussi ») , beaucoup moins en Belgique : « L’ingé son va vous dire : cette scène n’était pas terrible. Ou : toi, t’as pas joué comme il fallait. J’exagère un peu… Mais en Belgique, tout le monde l’ouvre. Ici, c’est plus rare. »

Jonathan Zaccaï a profité d’une enfance et d’une adolescenc­e « très libres ». « On faisait pas mal de conneries, les gens étaient assez partants. » Quelles « conneries », s’enquiert- on. Le ton devient brutalemen­t sérieux : « Ah non, j’ai pas envie d’avoir de problème… »

Aussi sec, il éclate de rire et réplique : « J’ai le souvenir de me retrouver à danser sur un bar, avec des potes, en soirée. Ou à danser des slows avec des vieux dans un bal branché. En Belgique, les gens se mélangent, il y a un melting-pot. Ça laisse plus de place à la surprise et l’improvisat­ion », constate le comédien. Ajoutant dans un sourire : « Le Belge est assez ouvert à la fête. L’excès est bienvenu. C’est un pays avec beaucoup de liberté et une ouverture d’esprit. »

Sur TF1 et sur la plateforme TF1+, à partir de demain, 21 h 10.

 ?? | PHOTO : ARCHIVES JÉRÔME FOUQUET, OUEST-FRANCE. ?? Jonathan Zaccaï présentait « La Tribu » au Festival de la fiction télé, en septembre dernier à La Rochelle (Charente-Maritime).
| PHOTO : ARCHIVES JÉRÔME FOUQUET, OUEST-FRANCE. Jonathan Zaccaï présentait « La Tribu » au Festival de la fiction télé, en septembre dernier à La Rochelle (Charente-Maritime).

Newspapers in French

Newspapers from France