Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Une deuxième claque pour Galthié et sa bande

France - Irlande : 17-38. Trois mois après l’échec en Coupe du monde, ce nouveau revers des Bleus, vendredi à Marseille en ouverture du Tournoi, ravive les inquiétude­s.

- Jean-Luc LOURY.

Une relative confiance s’était installée dans la semaine dans les propos des joueurs et du staff. Oui la déception de la Coupe du monde était digérée, non l’absence d’Antoine Dupont n’était pas si problémati­que que cela, oui 80 à 90 % de ce groupe était amené à aller en Australie dans quatre ans, oui les Bleus étaient en forme, prêts à aller au combat et à relever le défi que l’Irlande allait proposer.

En 80 minutes, l’équipe irlandaise a dispersé toutes ces belles paroles jusque dans le Vieux-Port inscrivant cette déroute (17- 38) comme la plus lourde défaite à domicile dans le Tournoi depuis le 13 avril 1914 et un 13- 39 encaissé face à l’Angleterre.

« C’est un dur moment à vivre collective­ment, analysait Fabien Galthié, particuliè­rement sonné après la rencontre. Il faut d’abord digérer ce scénario très particulie­r. Il y a trop de déception pour être lucide dans l’analyse », poursuivai­t le sélectionn­eur.

Stratégie perdante

Fébriles, les Bleus ne sont jamais rentrés dans cette rencontre et si la double faute de Willemse, expulsé à la demi-heure de jeu, n’a pas arrangé les choses, il n’est pas écrit que ces Bleus- là auraient fait beaucoup mieux s’ils étaient restés à 15. « On a

joué quasiment sous pression tout le match. On s’était bien préparés avec précision et intensité », répète Galthié, qui ne comprend pas.

À la 30e minute, l’affaire était déjà entendue (3-17) et le seul mérite des Français aura été de s’accrocher en revenant par deux fois mais en restant à distance, renvoyant au final une impression de retour d’une dizaine d’années en arrière.

Au choix stratégiqu­e d’une « intensité combattue à la place d’une

intensité courue », selon le lexique de Galthié, les Irlandais ont privilégié l’inverse : dominants en touche, ils ont proposé des lancements de jeu rapides plutôt que d’âpres combats au sol et ont pris de vitesse les Français sans cesse sur le reculoir.

Et quand il y eut combat, l’Irlande a encore dominé, en témoignent les deux ballons portés victorieus­ement conclus par Sheehan et Kelleher. Une erreur ? Là encore, le sélectionn­eur écarte l’hypothèse. « Le scénario du match ne nous a pas permis d’aller là où on voulait. Pas uniquement à cause du carton rouge mais quand même. On a essayé de coacher assez vite pour amener de l’énergie, on est encore revenu à 7 points en deuxième mi-temps… »

Le sélectionn­eur, déjà sous les feux des critiques - « ça fait partie du jeu quand on est en responsabi­lité » -, reconnaît quand même que la performanc­e offensive « n’était pas au rendez-vous. On a eu du déchet, des ballons tombés, moins de vitesse. On doit élever le curseur. »

Après un week- end pour digérer, le capitaine Grégory Alldritt a prévenu. « Dès lundi, il faudra se regarder dans un miroir et se dire les vérités. » Preuve sans doute que tout n’a pas été fait avant.

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| PHOTO : AFP Les Irlandais ont été dominateur­s en touche, vendredi soir.

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