Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Malonga - Tcheuméo, à qui le dernier ticket ?
Il est temps que cela se termine. Pour elles surtout. Entre Madeleine Malonga et Audrey Tcheuméo, engagées en -78 kg, rien n’est encore joué pour le 7e et ultime billet pour Paris 2024 chez les femmes. L’enjeu est énorme car les deux judokates ont chacune des chances de médaille aux JO, mais comme à chaque fois, seule une d’entre elles peut être sélectionnée.
Elles sont trentenaires (respectivement 30 et 33 ans), médaillées mondiales, médaillées olympiques (argent pour Malonga à Tokyo, argent et bronze pour Tcheuméo à Londres et Rio), et à six mois des Jeux, aucune n’a vraiment pris le dessus sur l’autre. Audrey Tcheuméo, grâce à sa victoire au Grand Slam de Paris l’an passé ou sa belle 2e place aux Mondiaux, semblait devant. Mais Madeleine Malonga a un peu rééquilibré les débats cet été en terminant 2e du Masters. L’Euro ? Il a été manqué par les deux avec des éliminations précoces. Un raté partout, balle au centre.
La suspense devrait prendre fin ce dimanche au Grand Slam. « C’est l’opportunité de valider son billet, tout simplement », dit Ludovic Delacotte, coach de Malonga. Sous- entendu, pas après, lors des deux Grand Slam de Bakou et Tashkent le mois prochain. « Pour le bien des filles, il faut désormais que ça tombe le plus vite possible. Pour se concentrer, pour digérer. »
Madeleine Malonga, dit-il, « est en
forme. Mais il ne faut pas se tromper : désormais, c’est surtout le volet psychologique qui prend le pas. Cette concurrence dure depuis deux olympiades (sept ans), ça use… » Audrey Tcheuméo, elle, est « plutôt détendue, selon Christophe Massina, son entraîneur et également responsable des féminines. Mais là, il va falloir se transcender sur une journée, il n’y aura pas d’autre option. Les JO, c’est aussi sur une journée, donc elles doivent être prêtes à affronter ça. »
Lui aussi reconnaît que la situation commence à devenir pénible pour les nerfs. D’autant qu’elles se côtoient à l’Insep à longueur de semaines. « C’est pour ça qu’on a essayé d’avancer la sélection des autres filles, sauf que pour elles c’était plus serré donc on a patienté. Mais là, il est temps de trancher… »