Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Le gallo come on l’caoze

C’est ce qu’on appelle la transmissi­on familiale. De père en fils, en Corse, bon sang ne saurait mentir

- Daniel GIRAUDON.

Dans les temps ilé oyou q’y a tant d’daobons néres dans le cié, lla n’fait point d’mâ qe d’rire à s’en décrocher l’piâchoué le dinmanche à matinye en lisant les contes bétes du gallo come on l’caoze dans « dimanche Ouest-France ».

Y a d’qhé mette un brin d’souré su l’mô des pus grichus. Le pus souvent, les gaosseries s’adercent à du monde de par cez non en Haote-Bertagne. Mais anné, j’ allons fére biao jeu ô les Corses.

Le bé cllos

On dit qe l’monde-là n’sont ghére qheurus. I n’ont point rouincé conte les ventées d’automne car come éla les chântangne­s ont chéye toutes soules.

I n’ont point zeue afére de hejer les arbes. Mais i fallit qant méme s’avouter pour les serrer qi l’ont dit.

On conte core q’i z’apliqent l’omerta, la loi du bécllos. L’an passé, qant le p’tit Paolo s’en ertournit des épreuves du bachot, sô pére lui d’mandit : « Alôre,, coment q’éla s’est pâssé ? »

« Tu vas éte fier de mé papa », dit-il. « Alôre, lla rouelle ! » dit le père, rassuré.

« Ma fé vére, i m’ont qhéssionné durant deues bonnes heures de temps mais j’nai point ouvert le bé ! »

Par les temps qui courent où les nuages noirs s’amoncellen­t dans le ciel, ça ne fait pas de mal de rire à pleine gorge le dimanche matin en lisant les blagues du gallo comme on le caoze dans « dimanche Ouest-France ».

Il y a de quoi mettre un rayon de soleil sur le visage des plus grincheux. Le plus souvent, les plaisanter­ies s’adressent à des gens de par chez nous en Haute- Bretagne. Mais aujourd’hui, nous allons parler des Corses.

Bouche cousue

On dit qu’ils ne sont pas très courageux. Ils ne se sont pas plaints des bourrasque­s d’automne car les châtaignes sont tombées toutes seules.

Pas besoin donc de secouer les arbres. Mais il fallut quand même se baisser pour les ramasser, ont-ils dit.

On prétend encore qu’ils pratiquent l’omerta, la loi du silence. L’an dernier quand le petit Paolo revint des épreuves du bac, son père lui demanda : « Alors, comment ça s’est passé ? »

« Tu vas être fier de moi, papa », ditil. « Alors, ça roule ! » dit le père, rassuré.

« Bien sûr que oui, ils m’ont questionné pendant deux bonnes heures mais je suis resté bouche cousue ! »

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