Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Ces agriculteurs qui tentent de sauver la planète
Documentaire. Dans le cadre de sa semaine « verte », M6 diffuse un documentaire sur les nouveaux agriculteurs. Car la solution au changement climatique se trouve peut- être sous nos pieds.
Édouard Bergeon, producteur du documentaire Alimentation, climat : ces nouveaux agriculteurs au secours de la planète.
Que pensez-vous du fait qu’M6 diffuse en première partie de soirée le documentaire que vous avez produit sur la régénération des sols ? Je ne peux évidemment que me réjouir que la chaîne de L’amour est dans le pré s’engage pour ce genre de sujet. Il y a six ou sept ans, je suis persuadé qu’elle ne l’aurait jamais acheté. Preuve que les lignes bougent. Mais pour arriver à réenchanter la profession et à susciter des vocations chez les plus jeunes, c’est toute l’année qu’il faudrait aborder cette problématique. J’espère que cela annonce le début de quelque chose.
Pourquoi le monde agricole vous fascine-t-il tant ?
Je viens moi-même de la terre. Fils et petit-fils de paysans, j’ai grandi dans une ferme, près de Poitiers (Vienne). Je l’ai quittée après mon bac pour devenir journaliste et documentariste. Mais cela fait vingt ans que je laboure les sujets agricoles dans mes reportages et mes documentaires. J’y ai aussi consacré mon premier longmétrage de fiction, Au nom de la Terre, qui a réalisé 1,9 million d’entrées en France. Ce monde est pour moi une source inépuisable d’inspiration.
Qu’avez-vous voulu montrer dans ce numéro de Zone interdite ?
Ce n’est pas moi qui l’ai tourné. Je n’en suis que le producteur. Mais l’idée est de présenter de nouveaux modèles d’agriculture, plus respectueux de la terre et bénéfiques pour l’environnement. Souvent, les paysans sont perçus comme des pollueurs. Pourtant, nombre d’entre eux innovent et se lancent dans l’agroécologie ou l’agriculture régénérative. En suivant quatre familles pendant un an, on a voulu montrer que de tels changements demandent du temps et de la résilience. Certes, au début, on essuie souvent des revers. Mais cela donne des résultats. La solution se trouve donc peut- être sous nos pieds.
Comprenez-vous la grogne qui a secoué le milieu des agriculteurs ? On l’oublie souvent mais le lait ne sort pas d’une brique achetée au supermarché. Ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent. Malheureusement, ils ne sont pas du tout rémunérés à la hauteur des services qu’ils nous rendent. Ajoutez à cela toutes les normes qu’ils doivent respecter : ils sont chaque année de plus en plus nombreux à jeter l’éponge. En l’espace de dix ans, la France a perdu pas moins de 100 000 exploitations. Soit on choisit de soutenir le bien manger et on soutient une agriculture durable, soit on veut nourrir les gens pour pas cher et on promeut l’agriculture industrielle. C’est un choix de société. On vote trois fois par jour à travers ce qu’on met dans notre assiette.
M6, 21 h 10.