Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Comment gérer les bobos des enfants
Santé. Dans un guide pratique, le pédiatre Jules Fougère, qui exerce aux urgences pédiatriques de Rouen, distille ses conseils pour ne plus (ou moins) stresser face à un enfant malade.
Dr Jules Fougère, auteur de Mon guide anti-panique (éditions Marabout, 15,90 €). Compte Instagram à suivre : @ped.urg
Les multiples sources d’information rendent-elles les parents plus anxieux ?
Ils ont, en tout cas, peur de passer à côté de quelque chose de grave, ce qui est légitime. Mon livre n’est pas du tout une alternative à la consultation médicale. Il est plutôt une « caisse à outils » pour combattre les idées reçues, éviter les erreurs, connaître les bons gestes à adopter plutôt que d’aller aux urgences au moindre bobo.
Justement, quelles sont principales idées reçues ?
Par exemple, taper dans le dos d’un enfant qui tousse bruyamment lors d’une fausse route, c’est une mauvaise idée. Cela pourrait faire descendre le corps étranger plutôt qu’aider à son expulsion. On fera donc des séries de cinq tapes entre les omoplates et cinq compressions abdominales, en se positionnant derrière l’enfant seulement dans le cas
les où sa toux est inefficace et qu’il devient bleu, jusqu’à l’expulsion de ce qu’il a ingéré. Autre idée reçue : penser qu’une fièvre à 40 °C est plus grave qu’à 38,5 °C. Le chiffre n’a pas de rapport avec la dangerosité, car certaines pathologies graves n’entraînent pas beaucoup de fièvre, comme la méningite bactérienne. Alors qu’une angine due à un virus, elle, va faire monter le thermomètre.
Dès lors, comment savoir s’il faut
vraiment s’inquiéter ?
Il faut observer l’enfant en ayant en tête les trois critères « CRC ». D’abord, C comme conscience : l’enfant est-il mou comme une poupée de chiffon ou a-t-il du mal à être réveillé ? Ensuite, R comme respiration : respire-t-il vite, présente-il des creux entre les côtes en respirant ? Et C comme coloration : a-t-il soudainement le teint très pâle ou gris, ses lèvres deviennent- elles bleutées ? Si oui, il faut consulter rapidement, voire appeler le 15.
L’enfant qui convulse, c’est aussi la hantise des parents car c’est très impressionnant. Comment bien réagir ?
Il ne faut pas retenir ses membres ni sa langue, mais le mettre en sécurité et dégager autour de lui ce qui pourrait le blesser. On appelle alors le 15 pour avoir de l’aide et on place l’enfant en position latérale de sécurité après la crise. Elle ne doit pas inquiéter si elle dure moins de quinze minutes et ne se répète pas dans la même journée, même si un examen médical a posteriori est nécessaire pour faire le point.