Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Manon Genest, jamais sans sa fille
Elle n’avait pas de grandes ambitions, mais Manon Genest était tout sourire. Elle s’était pointée « décontractée » pour son unique sortie hivernale au saut en longueur, « sans grandes prétentions ».
Le seul objectif de la sociétaire de Châteauroux était tout personnel : « Battre mon record d’avant grossesse en salle (4,52 m). » C’était il y a un peu plus deux ans. « C’est chose faite ! Et je le fais devant ma famille, mon mari et ma fille, qui criait allez maman, allez maman ! Et ça, ça vaut tout l’or du monde. »
Manon Genest ne jouait pas gros, mais elle repart des Côtes- d’Armor la confiance à bloc : « C’est rassurant car je bats mon record personnel en salle tout en étant en pleine préparation et pas du tout en pic de forme. »
Depuis l’été dernier, et une médaille de bronze au Mondial de Paris avec un record personnel porté à 4,76 m, sa première médaille dans une compétition internationale, elle se savait automatiquement qualifiée pour Paris 2024. « J’ai rempli les critères et je l’ai appris officiellement en octobre. C’est un soulagement. » Il y a quatre ans, elle avait échoué au pied du podium olympique.
Pour rien au monde, elle n’aurait manqué un championnat de France.
La suite est encore à déterminer. « Vous me verrez peut- être aux championnats du monde à Kobé (17 au 25 mai), j’attends de savoir si j’irai. La condition, c’est que ma petite puisse me suivre parce que je l’allaite encore. » Ensuite, elle participera au Hop (Handisport Open Paris) de Paris (13-14 juin), puis aux France Élite à Albi en juillet.
« Après, je fermerai les rideaux jusqu’aux JO. Je resterai dans mon environnement à moi, avec mon entraîneur (Wilfried Krantz), ma fille, mon mari et on se reverra aux Jeux paralympiques. » Elle y visera une médaille.