Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Les Bleus sont revenus de l’enfer du nord

Tournoi des 6 Nations. Écosse - France : 16-20. Dominés pendant 70 minutes par le XV du Chardon, les Tricolores ont arraché sur le fil un succès qui n’efface pas toutes leurs difficulté­s du moment.

- Chloé LEBOUCHARD.

À trois doigts, peut- être. La lecture de cette rencontre dans l’humidité de Murrayfiel­d a possibleme­nt tenu à cela, hier. La main supposée de Posolo Tuilagi sous le ballon, à la 80e minute (lire ci- dessous), pour empêcher un essai écossais qui aurait plongé le rugby français dans un marasme d’une tout autre ampleur.

Voilà, dans cette douleur, le XV de France a renoué avec la victoire. Cela ne lui était plus arrivé depuis le 6 octobre et la fin de la phase de poules de Coupe du monde, contre l’Italie, et c’est là le principal motif de satisfacti­on du voyage à Édimbourg.

Dans la série de résultats, les Bleus pourront au moins refermer le chapitre ouvert par la défaite contre l’Afrique du Sud (28-29), et poursuivie par la gifle face à l’Irlande (17- 38). « J’avais dit que l’équipe de France allait regagner, a claironné le sélectionn­eur Fabien Galthié. C’est un scénario fantastiqu­e. Il nous a ramenés à l’essentiel, ce match. »

« Le contenu, quand vous gagnez en Écosse… »

Et a ressemblé à la semaine d’entraîneme­nt, paraît-il. En ce cas, on penchera davantage pour la version de Grégory Alldritt, qui a qualifié les sept derniers jours écoulés de « compliqués », que pour celle de Galthié, très en décalage, qui y a vu un « bonheur vécu avec le groupe ». Car face à des Écossais qui auront mené au score pendant 70 minutes, la partie a ressemblé à tout sauf à un long fleuve tranquille. Les trente premières minutes se sont même rapprochée­s d’une déferlante de vagues britanniqu­es, avec un premier essai encaissé en sept minutes (White) et deux pénalités de Russell, auxquels seule la chevauchée de Fickou jusqu’à cinq mètres de la ligne a répondu (15’).

La deuxième période, avec l’apport intéressan­t des entrants (Moefana, Tuilagi, Le Garrec), a été un peu moins heurtée, mais les Bleus ont encore été loin de réciter leur rugby, et souvent proches de céder à nouveau (Jones, 46’; White, 49’; Rowe, 79’). La rencontre a en réalité basculé sur deux moments clés : une infériorit­é numérique, après le carton jaune d’Atonio (38’), achevée sans encaisser de points par les Français (on retiendra l’effort décisif de Baille en mêlée juste avant la pause), et la fulgurance de Louis Bielle- Biarrey. Le Bordelais a eu le coup de génie de prolonger le lancement de Le Garrec au pied, pour lui-même (70’), pour ce qui a constitué l’essai décisif d’une victoire en trompe-l’oeil.

Parce que le succès ne doit pas occulter les zones d’ombre du jeu actuel du XV de France : les performanc­es en dedans d’une charnière titulaire qui porte l’absence de Dupont, les errements en touche, ou encore une discipline chancelant­e (neuf pénalités hier). « Mais le contenu, quand vous gagnez de quatre points en Écosse… Ça me va, a balayé Galthié. On n’est pas là pour faire des démonstrat­ions mais pour gagner. » Il va tout de même falloir y accorder de l’attention, à ce contenu. Car la pièce, le bras de Tuilagi ou le sifflet arbitral ne seront peut- être pas toujours du côté des Bleus.

6 Nations

1. Angleterre

2. Irlande

3. Écosse

4. France

5. pays de Galles

6. Italie

 ?? | PHOTO : AFP ?? Louis Bielle-Biarrey a inscrit le deuxième essai des Bleus, hier.
| PHOTO : AFP Louis Bielle-Biarrey a inscrit le deuxième essai des Bleus, hier.

Newspapers in French

Newspapers from France