Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Face à la grève SNCF, le soulagemen­t ou la « galère »

Ce n’était pas la foule des grands départs, hier, dans les gares de l’Ouest. Face aux nombreuses annulation­s de trains liées à la grève, les voyageurs se sont organisés. Non sans stress ou surcoût.

- Samuel NOHRA avec Matthieu MARIN.

« À cause de cette grève, on a dû raccourcir nos vacances en Bretagne et prendre un TGV pour Paris ce samedi au lieu de dimanche soir », rage cette femme rencontrée hier, en début d’après-midi en gare de Rennes (Ille- etVilaine). Idem pour Julien, qui avait prévu une petite escapade dans la maison familiale de La Baule ( LoireAtlan­tique) pour son anniversai­re.

À Rennes, une vingtaine de personnes attendent devant le grand panneau d’informatio­ns où défile en boucle un message égrenant les perturbati­ons liées à la grève des contrôleur­s qui court depuis jeudi soir jusqu’à ce lundi 8 h. Les gilets rouges de la SNCF, chargés d’informer les voyageurs, sont en nombre.

À La Baule, le quai de la gare n’est pas non plus bondé. Les clients concernés ont tous été prévenus par courriel ou SMS, assure la SNCF. Mais beaucoup de ceux qui montent dans le TER en direction de Nantes n’avaient pas prévu d’être là à ce moment.

« Cela nous a pourri le week-end »

Car l’Ouest est particuliè­rement touché par les annulation­s de train. En pleines vacances d’hiver pour la zone C (Paris…) et de départs pour la zone A (Lyon…), la priorité a été donnée aux liaisons vers les Alpes, où les trains étaient complets dans les deux sens, a reconnu la SNCF. Qui promet plus de trains sur l’axe Atlantique à partir de ce dimanche.

Certains profession­nels du tourisme en font les frais, comme l’hôtel 4 étoiles Mercure Balmoral, situé à deux pas de

la gare à Saint- Malo (Ille- et-Vilaine), avec douze annulation­s rien que pour la nuit de vendredi à samedi.

Ce week- end, un million de voyageurs étaient attendus en gare. Cent cinquante mille ont dû finalement rester à quai. Julien a passé deux heures au téléphone pour parvenir à trouver un retour, non sans surcoût. « Cela nous a pourri le week-end. » La famille regrette de ne pas avoir pris la voiture, comme elle avait hésité à le faire.

À Rennes, devant le grand panneau d’affichage, un quadragéna­ire ne cache pas son énervement. « Je fais des efforts pour favoriser mes déplacemen­ts en train et là, je suis encore

en galère. Mon train pour Paris a été maintenu mais pas celui pour Strasbourg. Marre ! »

D’autres ont eu plus de chance. Dans le grand hall de la gare, une famille avec deux enfants dont un en poussette, attend son train pour Guingamp (Côtes- d’Armor). « On était en vacances à l’île Maurice quand on a appris le mouvement de grève, explique la maman. Finalement, notre TGV entre Roissy Charles-de-Gaulle et Rennes, puis celui vers Guingamp n’ont pas été annulés. Sinon, cela aurait été compliqué, surtout avec notre petit. » Une chance que n’ont pas eue des amis qui étaient avec eux et repartaien­t

à Poitiers (Vienne).

Soulagemen­t aussi pour cette femme qui a traversé toute la France d’Est en Ouest. « Trois trains au total et aucun annulé. Mais j’ai eu peur jusqu’au dernier moment. » Que pense-telle de cette nouvelle grève ? « Je suis contrôleus­e aérienne. Je peux comprendre que l’on se mette en grève pour améliorer ses conditions de travail ou les salaires. En revanche, le faire systématiq­uement pendant les vacances ? Mais c’est peut- être le meilleur moyen d’obtenir ce que l’on veut. »

 ?? | PHOTO : GUILLAUME SALIGOT, O.-F ?? À la gare SNCF de Brest (Finistère), la grève a provoqué le retard, voire l’annulation de certains trains.
| PHOTO : GUILLAUME SALIGOT, O.-F À la gare SNCF de Brest (Finistère), la grève a provoqué le retard, voire l’annulation de certains trains.

Newspapers in French

Newspapers from France