Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Under The Pole repart pour six ans d’explorations
Basés à Concarneau (Finistère), les explorateurs d’Under the Pole sont repartis sillonner les océans de la planète. Objectif de ce nouveau tour du monde de six ans ? Explorer et étudier les fonds marins.
« Je ne m’attendais pas à autant de monde », confie Valentin Barrere. Ce samedi matin 17 février 2024, le public jouait un peu des coudes sur le quai du Moros à Concarneau (Finistère) pour découvrir la goélette Why du programme d’exploration scientifique Under The Pole. L’expédition – intitulée Under The Pole IV – Deeplife – est partie dans l’après-midi pour un nouveau tour du monde de près de six ans afin d’étudier la vie dans les profondeurs océaniques jusqu’ici inexplorées.
Pour l’occasion, les membres d’équipage avaient donné rendezvous au public, parmi lesquels Valentin, en master biologie marine à Pau et La Rochelle, pour un moment privilégié. « Je suis en stage à la Station marine de Concarneau. Ce que je trouve intéressant avec Under the Pole, que j’ai découvert sur Instagram avant d’arriver ici, c’est qu’il propose une vulgarisation scientifique. C’est important pour comprendre le rôle des scientifiques, sensibiliser les gens aux enjeux de la protection de l’Océan. Et voir tout ce public, ça montre que ça marche. » Un avis partagé par Montaine Delmotte. Pour l’étudiante à l’Université Paris-Saclay, le bateau et la plongée sous-marine permettent de toucher un public qui ne s’intéresserait pas forcément au monde sous-marin. « Le côté aventure plaît et permet de faire rêver. En même temps, ça permet de rendre concrètes ce que sont les recherches scientifiques. »
Vulgarisation scientifique
Plusieurs centaines de personnes ont ainsi fait le déplacement ce samedi pour venir à la rencontre de ces passionnés de plongée et ces scientifiques. « Je suis super émue car je ne m’attendais pas à voir autant de monde dès ce matin 9 h. Il y a tous les âges représentés. Ce n’est pas seulement les enfants ou les parents, mais toutes les générations qui se préoccupent de l’avenir de l’Océan. Partager et sensibiliser, c’est justement ce que cherche à faire Under the Pole », confie Emmanuelle Périé-Bardout, à la tête de cette aventure. Le programme oeuvre en effet depuis des années à la vulgarisation scientifique via des rencontres avec les scolaires et le grand public. L’équipe travaille également en parallèle avec des ONG afin de sensibiliser à la protection des océans.
L’affluence de ce samedi matin réjouit également le maire de la ville, Marc Bigot : « Il faut se rappeler que lors du premier départ de Concarneau d’Under the Pole, l’équipe était partie presque de manière confidentielle. Dix ans après, on voit que les Concarnois – et plus généralement le public – se sont emparés de ces sujets. »
Un symbole
Tania Pacheff est elle aussi scientifique, dans le milieu de la nutrition et la santé. En congés dans la région avec son mari et son fils, elle a découvert le départ de l’expédition par hasard, via un article de presse. « Je suis curieuse, je voulais voir ce que c’était. Je milite contre l’usage du plastique et je me demandais dans quelle mesure cette expédition oeuvrait en ce sens », confie-t- elle à quelques minutes de monter à bord du Why, le temps d’une visite. Convaincue par la nécessité de sauvegarder la planète et de changer nos manières de consommer, elle estime que ce genre d’opération auprès du grand public ne peut être que « bénéfique. Mais je
m’interroge car en termes de données scientifiques et l’urgence climatique, tout est dit et pourtant les politiques ne nous entendent pas… Ça serait mon seul bémol. »
Les élus ont pourtant eux aussi fait le déplacement, à l’image de Loïg Chesnais- Girard, président de la Région Bretagne, qui soutient l’expédition : « Under The Pole est un symbole pour ce que nous voulons pour l’avenir. Les connaissances scientifiques sont nécessaires pour faire évoluer les mentalités, notre manière de vivre et les modèles économiques. »
À 14 h, l’équipage a enfin quitté terre sous les applaudissements du public.