Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Ce couple transforme une ferme laitière en cidrerie
Vincent Moisan et Marine Minier ont changé de vie en s’installant dans le sud- est des Côtes- d’Armor. Ils se lancent dans la production de cidre. L’heure est à la plantation de 1 000 pommiers.
Le changement
Au Domaine des pommes d’Armor, les prairies verdoyantes donnent encore l’illusion d’un paradis pour vaches avec, en arrière- plan, la retenue d’eau du barrage de Rophémel, au sud- est des Côtes- d’Armor. Mais les ruminants ont laissé place, ces derniers jours, à un tout autre manège. Avec l’aide d’un entrepreneur agricole muni d’une pelle, Vincent Moisan et Marine Minier, tous les deux 33 ans, s’affairent à planter des pommiers, sur 8,5 hectares.
1 000 arbres en deux ans
« Là, c’est la première ligne de Rouget de Dol », souligne Vincent, encore dans le génie climatique il y a trois ans. Avec sa compagne, ingénieure agronome, il a décidé de changer de métier pour se concentrer sur leur projet commun, qui se concrétise depuis juin 2023, à Guitté. « On vivait dans les Deux- Sèvres, raconte Marine. Le producteur de pommes chez qui on allait s’approvisionner nous a fait découvrir son métier. »
De fil en aiguille, le couple s’est passionné pour les pommes à cidre.
« L’aspect transformation nous a plu », indique Vincent. « On met notre patte, ce n’est pas un produit brut », complète Marine. Ils décident alors de déménager en Normandie, pour une année de formation, suivie d’une autre à travailler dans différentes exploitations. Pour leur installation, les trentenaires en reconversion regardent vers la Bretagne. « On voulait faire un produit à notre image, notent- ils. On cherchait une exploitation avec un verger déjà existant pas très loin. »
C’est avec ces critères que Vincent et Marine ont atterri à Guitté : « Ici, on a 10 hectares de prairie en conversion bio. C’était une exploitation en vaches laitières qui s’est arrêtée en juin 2023, après deux départs à la retraite. On va y planter 1 000 arbres sur deux ans. On a fait
le choix de pommiers haute- tige, moins gourmands d’un point de vue écologique, qui mettent sept ans à donner des pommes exploitables. » Le couple a travaillé avec un technicien de Dinan pour établir un mélange entre des variétés locales et d’autres normandes.
Un autre verger exploité en attendant
Afin de produire sans attendre, ils ont repris en parallèle un verger de pommes cidricoles, vieux de 30 ans, de quatre hectares, à une dizaine de kilomètres. Le jus de pomme est déjà prêt. La première production de cidre, pour lequel les pommes ont été ramassées à la main, se trouve encore en cuve, sous un hangar qui abritait auparavant des génisses.
La mise en bouteille va commen
cer dans deux semaines. « On fait exclusivement de la prise de mousse naturelle, c’est- à- dire qu’on utilise les levures présentes dans le cidre pour que la bulle se fasse », détaille Vincent. Les jeunes repreneurs attendent avec impatience les premières cuvées de cidre demisec, brut et extra- brut : « Quand on aura la gamme complète (cidre, vinaigre, jus de pomme), on démarchera les professionnels, notamment les cavistes et la restauration, en plus de la vente directe. »
Domaine des pommes d’Armor, contact : tél. 06 80 60 38 86 ; courriel : domaine.pomdarmor@gmail.com. Instagram : @pommesdarmor. Facebook : Domaine des Pommes d’Armor.