Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Le climat s’invite au salon des pêches à la mouche
Le salon des pêches à la mouche accueille des passionnés tout le week- end à Carhaix (Finistère). Il existe en Bretagne environ 60 000 pratiquants, ce qui en fait un loisir très répandu.
Environ 6 000 km de rivières traversent le Finistère. La Bretagne regorge de cours d’eaux bien préservés qui font la joie des pêcheurs. Dans la région, ils ne sont « pas moins de 60 000 pêcheurs d’eau douce », selon le chiffre donné par Pierre Rigalleau, coordinateur de l’association régionale des fédérations de pêche en Bretagne.
Une partie de ces passionnés se presse au salon des pêches à la mouche qui se tient tout le week- end à Carhaix (Finistère), à l’espace Glenmor. Parmi les stands, nombreux sont ceux qui prennent toute la mesure du réchauffement climatique. « La pêche est un des seuls loisirs qui contribue financièrement à la préservation de l’environnement », souligne d’emblée David Le Marec, trésorier à la fédération de pêche du Morbihan. Sur une carte adulte achetée chaque année 85 €, une part va directement dans les caisses de l’agence de l’eau (État). Ce qu’on appelle « la redevance pour la protection des milieux aquatiques ».
Les pêcheurs sont les premiers témoins du climat qui se dérègle. « À partir de 24 °C dans l’eau, cela devient mortel pour les poissons, ce qui équivaut dans l’air, à une semaine de journées à 30 °C ». Canicule, inondations, crues : ces événements climatiques bouleversent l’écosystème d’eau douce. Le saumon atlantique, espèce emblématique de Bretagne, est menacé. Les pêcheurs sont les premiers à mettre la main à la pâte. Des rivières préservées, c’est une ressource en eau d’assurée. « Elles font fonctionner les zones humides qui ont un rôle d’éponge. L’hiver, elles absorbent l’eau pour la restituer en été », précise Pierre Rigalleau.