Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
« On pensait connaître l’huître, et en fait non ! »
Au Tour- du-Parc (Morbihan), hier, les premiers visiteurs ont découvert Ostréapolis, le tout nouveau centre d’interprétation de l’huître. Ils trouvent l’expo « intéressante » et « bien faite ».
« On est venu en curieux, c’est normal, depuis le temps qu’on voyait l’extérieur du bâtiment ! Comme ça, on dira à nos enfants si ça vaut le coup ! » Hier, Françoise et Émile Raguet étaient parmi les premiers visiteurs à découvrir Ostréapolis. Le centre d’interprétation de l’huître vient d’ouvrir au Tour- du-Parc, commune ostréicole du Golfe du Morbihan, dans un bâtiment neuf de 1 000 m2 qui regroupe expo permanente, temporaire, une boutique, et pour les activités futures : un atelier cuisine pour des cours avec des chefs, un labo pour scientifiques…
Le grand public, lui, concentre ses découvertes sur l’expo dédiée à la diva des coquillages : l’huître. « Vous n’êtes pas dans un musée, vous pouvez toucher » explique Lisa-Marie Bigot- Frieden, la guide. Elle revient sur le passé ostréicole du Golfe qui compte maintenant 127 entreprises conchylicoles entre le Golfe, la rivière d’Auray et celle de Pénerf. Dans la première salle, des bouées servent de supports aux projections vidéo qui nous plongent dans les paysages. Les visiteurs s’informent sur l’estran, les zones plus profondes. Romane, 6 ans, et Adèle, 2 ans, de Saint-Avé, sont en admiration devant les écrans horizontaux où passent des fonds sous-marins. « Oh une étoile de mer. Elle n’a pas de tête ? »
Dans l’apaisant dome bleuté, « ce que vous avez vu, c’était du zooplancton et phytoplancton », explique la guide. Le public révise l’histoire de l’huître, la différence entre la creuse et la plate. Lisa- Marie leur fait quelques révélations sur la fécondation, puis sur l’évolution de la larve, du naissain « qui fait la taille d’un ongle ».
Les poches, les barges (avec un simulateur), les combinaisons de travail des paysans de la mer… Patrick et Marie-Thérèse Le Nocher, de Locqueltas, résidents secondaires à Sar
zeau (Penvins) trouvent que « c’est intéressant et bien fait. La visite est assez longue finalement. Mais estce qu’on y reviendrait ? C’est sans doute pour cela qu’ils ont mis aussi une expo temporaire [sur l’océan], qui changera tous les ans. »
Où sont les perles ?
Sur la question des goûts, « les huîtres ont des crus, comme les vins », répond la guide. « Celle de Quiberon a plus un goût de noisette, celle du Tour- du- Parc est plus iodée. » On termine par les usages méconnus des coquilles (cosmétique, monture de lunettes, construction…) ou le test d’ouverture d’une fausse huître, et on ressort sur une phrase de Shakespeare « The world is your oyster » (le monde vous appartient, est plein de possibilités), oyster signifiant huître en anglais.
Un chanceux (sûrement) pose une question sur les perles. Un autre se demande pourquoi dans l’expo il n’est pas question des triploïdes, ces huîtres créées en labo qui grossissent plus vite et ne sont pas laiteuses puisque stériles « alors qu’il y en a plein partout. » « C’est vrai qu’il faudrait en parler » estiment aussi Nathalie et Philippe Cochard, venus en voisins du Tour- du-Parc. « Nous ici, notre ostréiculteur Laurent Thomas il est 100 % naturel, sourient-ils. Les mois qui ne sont pas en R, si elle sont laiteuses, il les délaite. Résultat on mange des huîtres toute l’année ! » Le couple se dit au final « agréablement surpris par Ostréapolis. On pensait connaître l’huître et en fait non pas du tout ! »
Tarifs : adultes, 10 € ; gratuit moins de 18 ans. Le reste de l’année, jeunes, 8 € à partir de 10 ans, gratuit pour les moins de 10 ans. Horaires jusqu’en mars, du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h…