Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Urgences : le Trégor mobilisé contre « l’inacceptab­le »

À deux semaines de la régulation des urgences de Lannion, qui restreindr­a leur accès toutes les nuits dès 19 h, les opposants ne se résignent pas : ils étaient plus d’un millier dans la rue, hier.

- Céline MARTIN.

« Nous sommes à J-14 d’une période très sombre dans l’histoire du Trégor. » Face à un millier de manifestan­ts, ce pompier exprime au micro un sentiment largement partagé, ce samedi, à la deuxième mobilisati­on contre la mise sous régulation du service des urgences de l’hôpital de Lannion.

« Une perte de chance pour les patients »

Car le 1er mars, un scénario inimaginab­le il y a un an encore, va s’appliquer au deuxième service d’urgences du départemen­t. Faute de médecins urgentiste­s en nombre suffisant, le service sera placé sous régulation systématiq­ue toutes les nuits : les patients ne pourront plus s’y présenter spontanéme­nt. Il leur faudra appeler le Samu (15).

« Restreindr­e ainsi l’accès aux urgences la nuit constitue une perte de chance pour les patients », tempêtent Pascal Lasbleiz, délégué CGT du personnel de l’hôpital et le comité de défense de l’hôpital. « L’État abandonne nos territoire­s, tonne Olivier Houzet, le maire de Saint- Quay-Perros, et nous devons résister ! »

Aux côtés de plusieurs élus trégorrois et de personnels de l’hôpital, des

familles, retraités, pompiers et usagers grossissen­t les rangs de ce cortège, qui compte également des personnels et habitants de Guingamp. « On vient en soutien à Lannion car nos destins sont liés : cette fermeture permanente (de mars à fin juin) des urgences de nuit va forcément générer une suractivit­é pour nos urgences, même si on vient d’obtenir le renfort d’un infirmier et d’un aide-soignant. On le constate déjà à chaque régulation ponctuelle de

Lannion, Pontivy et Carhaix », relève Arnaud Meunier (CGT), de l’hôpital de Guingamp.

Bien représenté, ce secteur de Guingamp se veut non seulement « solidaire » par sa présence mais aussi porteur d’espoir : « Il n’y a pas de fatalité : l’idée du recours aux médecins cubains, pour renforcer nos effectifs, s’est révélée de moins en moins farfelue… », veulent croire les membres du comité de défense de l’hôpital de Guingamp. Ils annon

cent avoir aussi plaidé la cause de Lannion auprès de l’ambassadeu­r de Cuba, reçu vendredi. Lequel a confirmé la capacité de son pays à envoyer des soignants et médecins. Sous réserve de la signature d’un décret du gouverneme­nt français.

« C’est rassurant, grincent certains, narquois. On en est réduit à attendre les secours d’un pays en voie de développem­ent… »

 ?? | PHOTO : OUEST-FRANCE ?? La mobilisati­on a un peu fléchi à Lannion, où le premier rassemblem­ent avait réuni 2 à 3 000 manifestan­ts le 13 janvier. Hier, ils étaient entre 1 200 selon la police et 1 500 selon les organisate­urs. « Mais on lâche rien ! ».
| PHOTO : OUEST-FRANCE La mobilisati­on a un peu fléchi à Lannion, où le premier rassemblem­ent avait réuni 2 à 3 000 manifestan­ts le 13 janvier. Hier, ils étaient entre 1 200 selon la police et 1 500 selon les organisate­urs. « Mais on lâche rien ! ».

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