Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Philippe Caverivière, humour En bande organisée
Divertissement. L’humoriste bien connu pour ses chroniques radio et TV présente, depuis novembre, cette émission. Il y revient, aux côtés d’Alex Vizorek, sur l’actualité. Avec second degré et sarcasme.
Philippe Caverivière, humoriste et coanimateur d’En bande organisée.
Qui sera votre invité ce dimanche ? On recevra l’acteur Kev Adams pour parler de son nouveau film, Maison de retraite 2, actuellement en salles. Mais comme l’émission oscille entre interviews décalées et décryptage de l’actualité, on abordera aussi les affaires judiciaires de Nicolas Sarkozy ou la colère des agriculteurs.
Comment se passe la collaboration avec Alex Vizorek ?
On travaille chacun de notre côté avec nos équipes d’auteurs respectives, puis on met tout en commun. C’est un joyeux bordel, puisqu’il y a des vannes dans tous les sens, des jeux, du talk, de la promo, des portraits, de l’actu… C’est une grosse organisation. Notre difficulté, c’est de tout faire tenir en seulement trente minutes d’émission. Tout est très écrit, mais je préfère ne rien lire du travail d’Alex en amont. Cela me permet de rire sincèrement à ses vannes en plateau. Vous savez, les humoristes, entre eux, ils sont rarement généreux, parce qu’ils veulent toujours être le plus drôle. Ce n’est pas le cas avec Alex. Nous, tout ce qu’on veut, c’est que l’émission soit équilibrée, insolente et mordante.
Vous avez pourtant deux styles d’humour différents…
Déjà, au niveau vestimentaire, on s’oppose, il s’habille comme un ministre et moi, je suis toujours un ancien du Club Med (rires). Plus sérieusement, il n’y a pas beaucoup d’humoristes avec qui l’enregistrement d’En bande organisée se passerait dans une telle souplesse. Je suis vraiment dans l’abandon et la confiance avec lui, même si c’est très intense.
Est-ce plus difficile de faire rire à la télévision qu’à la radio ?
Oui, clairement. Lorsqu’on écoute la radio, l’imaginaire fait son travail. Si j’imite un commandant de bord par exemple, l’auditeur peut se faire son propre film, exactement comme lorsqu’il lit un livre. On se crée des images. À la télé, c’est plus dur, puisqu’on voit bien que ce n’est que moi qui parle. En la radio, on peut être plus précis dans les mots, plus littéraire. À la télévision, un peu moins, puisque je trouve que les gens décrochent vite. Mais En bande organisée est un programme très bienveillant, donc on peut parfois adoucir le propos. Car on reste sur une case du dimanche après-midi.
Vous n’aviez jamais animé d’émission auparavant. Est-ce un exercice facile pour vous ?
Habituellement, quand je fais machronique dans Quelle époque, sur France 2, ou dans la matinale de RTL, je viens pour quelques minutes et je m’en vais. Là, il faut tenir pendant trente minutes. Désormais, je regarde les intervieweurs et les animateurs autrement, avec davantage d’indulgence. Tenir un plateau, c’est être attentif à l’invité, l’écouter, savoir rebondir. C’est un métier de concentration, mais aussi un nouvel espace de jeu. Je me suis trouvé très nul au début, mais je pense qu’on va encore s’améliorer, d’autant que France 2 nous donne le temps de mettre en place l’émission. Il faut trouver notre couleur, notre rythme, notre identité. Et je pense qu’on va y arriver, tant que le plaisir reste intact pour nous, et pour les téléspectateurs.
France 2, tous les dimanches, à 17 h 45.