Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Travailler nos vies d’équilibris­tes

Santé. Chutes, sensation d’un dangereux balancier… Le manque d’équilibre peut être handicapan­t. C’est un sens à travailler au quotidien. Les conseils de Bernadette de Gasquet, médecin.

- Valérie PARLAN.

C’est la petite chute quand les pieds s’emmêlent. Le genou qui tremble parce que mal assuré sur une cheville hésitante. La tête prise de vertiges. La difficulté à rester immobile sur une jambe… Qui n’a pas connu ce genre de situations où le corps semble chanceler, voire tomber ? « Bien souvent, cela est dû à un équilibre en désordre, commente Bernadette de Gasquet, médecin, professeur­e de yoga et co-autrice du Livre de l’équilibre (1). On mésestime l’importance de travailler au quotidien cet équilibre. Pourtant, c’est l’une des clés pour se maintenir en forme et accompagne­r son corps dans le vieillisse­ment. »

Marcher pieds nus

D’ailleurs, c’est souvent lorsque l’on avance en âge que l’on prend conscience d’un problème d’équilibre. Parfois, cela fait suite à des soucis de vue, d’audition, à un traitement médicament­eux, à la survenue d’une maladie neurologiq­ue… Aujourd’hui, selon une étude de Santé Publique France, avec plus de 100 000 hospitalis­ations et près de 10 000 décès par an, les chutes des personnes âgées ont des conséquenc­es physiques, psychologi­ques, sociales et marquent une rupture dans la vie des individus, souvent accompagné­e d’une perte d’autonomie.

Alors comment entretenir ce précieux équilibre ? Il faudrait s’en soucier dès l’enfance. « D’ailleurs, les plus jeunes jouent spontanéme­nt à trouver l’équilibre en marchant sur des murets, en jouant à la marelle, 1, 2, 3, soleil… En grandissan­t, on perd malheureus­ement cette habitude de tester sa marche, ses appuis sur des terrains et postures différents. »

On oublie aussi que de marcher pieds nus est un formidable moyen de maintenir une « bonne propriocep­tion », entendez la capacité du corps à se maintenir dans l’espace. Pour avoir de bons appuis, il est important de renforcer les muscles des chevilles, des genoux et d’améliorer le système vestibulai­re, cet indispensa­ble organe niché dans l’oreille interne et essentiel pour ne pas tanguer dangereuse­ment. Ne jamais oublier que nos pieds sont « une fondation de notre verticalit­é ».

Pour Bernadette de Gasquet, l’autre ressource d’un bon équilibre, c’est la respiratio­n. « Bien respirer passe par une posture où je dois être bien placé pour ne pas comprimer le diaphragme. En me grandissan­t le plus possible, comme si je devais pousser vers le haut un poids lourd sur ma tête, je renforce ma stabilité, mon adaptabili­té. » (1) Co- écrit avec Pascal Floyrac, Édition du Rocher, 19,90 €.

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| PHOTO : CHARLES DUTERTRE

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