Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Les secrets d’une maison en bois et sans chauffage
Archi. À Combrit, dans le Finistère, cette habitation familiale explore la conception passive sur la base d'un système en panneaux de bois structurels pour une vie très nature.
Sans tomber dans un fonctionnalisme radical, – la forme découle de la fonction, disait l’architecte américain Louis Sullivan –, l’architecture rationnelle de cette maison située à Combrit (Finistère) exprime de façon limpide les qualités environnementales et urbaines recherchées par sa conceptrice.
« L’un des points forts du projet réside dans sa conception passive. Ce qui implique une qualité d’enveloppe très poussée pour réduire les besoins de chauffage, des formes compactes pour limiter les surfaces de déperdition, de larges ouvertures au sud qui captent les apports du soleil et des espaces tampon au nord constitués par les pièces techniques (cellier, buanderie, sanitaire) pour faire barrière au froid avec les pièces de vie », relève l’architecte Alice Pamela.
Un bilan environnemental avantageux
Par chance, la parcelle de 800 m2 où la maison prend place, favorise l’orientation de la pièce de vie au sud.
Le grand espace de vie entièrement décloisonné au rez- de- chaussée se caractérise par une longue baie vitrée tout en hauteur (2,50 m) : huit mètres de linéaire de triple vitrage décomposé en quatre ventaux dont deux fixes. « Le chauffage de la maison », s’amuse l’architecte.
« Si les pièces de vie récupèrent le plein sud, le volume des chambres à l’étage reprend l’orientation sudouest dans l’alignement du tissu urbain. » Ce choix se manifeste par un décalage des volumes du rez- de
chaussée et de l’étage. Par ailleurs, les volumes du socle et des élévations ont été retravaillés par extrusion : l’entrée ou la casquette sont sculptées dans le parallélépipède. Rien de gratuit dans ce geste, il s’agit là de fabriquer un seuil abrité côté rue et une protection solaire pour neutraliser la baie vitrée en été, côté jardin. « Nous avons choisi de marquer des espaces en creux par un bardage en pin Douglas plus clair. Par contraste avec la vêture en bois brûlé qui habille l’ensemble des murs extérieurs de la maison », poursuit Alice Pamela.
Le bois est très présent dans ce projet pour les parties visibles comme
pour celles du squelette. « Nous avons utilisé des panneaux en bois structurels, isolés par 30 cm de ouate de cellulose, relève l’architecte. Au- delà de son bilan environnemental avantageux, ce système constructif décarboné présente l’avantage de faire aussi finition. Il évite les doublages aux murs, ce qui com
pense son surcoût par rapport à une ossature bois classique. » L’architecte a également dessiné la cuisine et les bibliothèques – cloisons qui créent un filtre entre l’entrée et le salon tout en laissant une vue.