Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
À Guingamp : le début du XXe siècle aux USA
Une nouvelle exposition est visible au centre d’art GwinZegal de Guingamp, depuis vendredi et jusqu’au 16 juin. Une plongée dans des cartes postales photographiques aux États- Unis.
C’est un mi- chemin entre photographie argentique et cartes postales. On les appelle « real photo postcard » (RPPC), ou carte photo en français. La nouvelle exposition du centre d’art GwinZegal de Guingamp, nommée Will Write Soon – Photos postales du « nouveau monde », offre une plongée dans la vie quotidienne en Amérique du Nord au début du XXe siècle.
Depuis vendredi, ce sont en effet 250 de ces cartes postales photographiques qui sont à explorer entre les murs de l’ancienne prison guingampaise. « En France, c’est très peu connu et c’est surtout arrivé plus tard », signale Luce Lebart, commissaire de l’exposition.
L’écriture derrière la carte permise en 1907
Il ne faut pas s’attendre à découvrir des cartes postales de voyage. Mais des tranches de vie. « La majorité date entre 1905 et 1915, c’est alors le boom de la carte postale photo. » Notamment aux États- Unis. « L’actualité va rentrer dans les foyers par les images : il n’y a pas la radio, pas les journaux, pas le téléphone. On s’en sert pour donner des nouvelles à des proches. »
Aussi, la simplification de l’accès à la pratique photographique, la baisse des coûts d’envoi, la modernisation
et la gratuité des livraisons postales favorisent ce boom de la carte photographique.
Sur certaines cartes, la photo est accompagnée d’un texte directement dessus, en dessous ou sur les côtés. « Avant 1907, il était interdit d’écrire au dos des images. L’écriture se fai
sait là où c’était possible. Parfois, on grattait le négatif. » Seuls l’adresse et le timbre étaient alors autorisés.
Ces photos ont le plus souvent été prises par des amateurs.
Et cette exposition repose sur la collection constituée par le collectionneur et auteur David Thomson. C’est
à découvrir jusqu’au 16 juin.
Centre d’art GwinZegal, ouvert du mercredi au dimanche, dans l’ancienne prison de Guingamp, de 14 h à 18 h 30.