Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
EConstellation, une plongée spatiale déroutante
Une astronaute qui revient sur Terre découvre que des éléments clés de sa vie semblent avoir disparu… Une série très accrocheuse mais trop longue.
Découverte il y a quinze ans dans le film Millenium, où elle jouait la torturée Lisbeth Salander, Noomi Rapace tient le premier rôle de Constellation. Elle y incarne Jo, une astronaute de retour sur notre planète après une catastrophe dans la Station spatiale internationale. Mais le plancher des vaches lui réserve quelques surprises : plusieurs éléments de sa vie ne correspondent pas à ses souvenirs, comme sa voiture dont la couleur a étrangement changé ou bien sa fille qui ne parle plus couramment le suédois. Est- elle en train de devenir folle à lier ou un élément surnaturel est- il à l’oeuvre ? Le coeur du mystère pourrait bien résider dans l’expérience scientifique que Jo et ses collègues menaient en orbite…
Entre science-fiction et thriller
Les deux premières heures de cette série créée par Peter Harness vous feront forcément penser à Gravity d’Alfonso Cuarón, mais elle s’en émancipe par la suite pour trouver un compromis assez fascinant entre science- fiction pure et thriller paranoïaque.
Il est d’abord assez délicieux de se perdre dans des histoires de bureaucratie qui s’entrechoquent avec celle de Jo, et des lignes tem
porelles volontairement floues.
Sauf que ce sentiment d’excitation initial finit par se transformer en lassitude au bout de quelques épisodes (huit en tout, alors que six auraient été largement suffisants). L’ambiance, pesante, fait de l’effet jusqu’à la
conclusion. Mais, en cherchant à dérouter constamment le spectateur pour mieux le mettre dans la peau de l’héroïne, Constellation perd de sa force de frappe et a tendance à s’enliser dans des tunnels de dialogues cryptiques.
C’est d’autant plus dommage que Noomi Rapace déploie une intensité folle et que de nombreuses scènes sont visuellement renversantes. Huit épisodes. Sur Apple TV +.